Date d’émission : 21 juillet 2021 

Quand Stan Rogers montait sur scène avec sa guitare, sa présence était électrisante. Du haut de ses six pieds quatre pouces, avec sa voix riche, dont le timbre rappelait celui des vagues grondantes de la Nouvelle-Écosse, il se donnait tout entier à sa musique. Ses ballades, comme des poèmes mis en musique, racontaient la réalité des marins, des éleveurs, des mineurs et de tous ceux dont les histoires l’habitaient.

« Stan racontait de vraies histoires. Il aimait parler aux gens et les écouter parce qu’il s’intéressait à ce qu’ils faisaient et qu’il voulait en parler, raconte sa veuve, Ariel Rogers. Il avait le don incroyable de transformer cette expérience de vie en quelque chose de profond, de sorte qu’on parvenait à voir l’essence même des gens. »

Né à Hamilton, en Ontario, le 29 novembre 1949, Stan Rogers passe de nombreux étés en Nouvelle-Écosse, en particulier dans la ville natale de sa mère, Canso. C’est là qu’émerge sa passion pour la musique traditionnelle des Maritimes. Véritable conteur, il écrit des chansons sur des sujets à la fois profondément personnels et universellement pertinents. Il s’inspire de récits du passé pour créer une œuvre touchante et actuelle, du chant de marins typique « Barrett’s Privateers », sur son premier album Fogarty’s Cove (1976), à l’émouvant hymne « Northwest Passage » (1981), la chanson titre du dernier disque à sortir avant sa mort.

Alors que sa popularité grandit, Stan Rogers meurt tragiquement le 2 juin 1983, à l’âge de 33 ans, dans l’incendie d’un avion. Comparé aux grands Bob Dylan et Woody Guthrie, il laisse un héritage de 11 albums, dont la plupart paraissent à titre posthume, qui gardent sa musique bien vivante depuis près de 40 ans. « Tout ce qu’il voulait, c’était faire de la musique, explique Mme Rogers. Il a toujours dit qu’il ne cherchait pas à être une étoile, mais qu’il aimerait bien être une comète. Et c’est exactement ce qu’il était. »