À l’époque où la photographie n’existe pas encore, le portrait peint jouit d’un pouvoir suprême. Il lie les gens aux événements historiques. La plupart du temps, seules les gens riches et puissants peuvent aspirer à voir leur image immortalisée par un portrait. Aujourd’hui, ce genre de représentation est le reflet d’une époque révolue, des personnes et des occasions jugées importantes pour une culture. Au printemps, nous célébrerons le tricentenaire de la réalisation de quatre portraits témoignant des relations diplomatiques culturelles et politiques précoces entre les Premières nations et l’Empire britannique et relatant une négociation ayant influencé les jeux de pouvoir en Amérique du Nord.

En 1710, « quatre rois » – trois de la Confédération iroquoise des Cinq-Nations et un de la nation algonquine – se rendent à Londres en compagnie de chefs des colonies. La reine Anne leur accorde alors une audience. On courtise ces représentants autochtones pour obtenir leur appui dans la guerre opposant l’Angleterre à la France. Leur visite fait sensation auprès des Londoniens qui leur rendent hommage par des poèmes, ballades et chansons. Pour commémorer leur séjour, la Reine demande à John Verelst de peindre un portrait de chacun des visiteurs. Les tableaux représentant les Quatre rois indiens demeurent au sein de la Collection royale pendant plus d’un siècle avant d’être remis au gouvernement du Canada à titre de trésors nationaux en 1977.

« Les Quatre rois indiens figurent parmi les documents les plus importants que possède Bibliothèque et Archives Canada », souligne Daniel J. Caron, bibliothécaire et archiviste du Canada. « Constituant les plus anciens portraits en pied existants d’Autochtones nord-américains peints à partir de sujets vivants, ils constituent une représentation vivante de la présence autochtone lors de la rencontre avec la souveraine de Grande-Bretagne, qui s’est déroulée à Londres le 19 avril 1710. »

David Sacha et Karen Satok, de la maison torontoise Sputnik Design Partners, ont réalisé le jeu de quatre timbres mettant en vedette les tableaux de John Verelst. « Au lieu d’illustrer les cadres réels des œuvres, nous avons décidé de nous concentrer sur les toiles elles-mêmes qui dépeignent la véritable histoire », explique David Sacha. « Les yeux de chacun des rois étant la principale caractéristique de chacun des tableaux, nous en avons fait l’élément central de l’arrière-plan. » Par contre, tous les articles de l’émission présentent un gros plan de Tee Yee Neen Ho Ga Row, empereur des Six Nations. « Comme il était meneur de la délégation, il se distinguait des autres », fait remarquer le designer en expliquant le choix du motif.

Les concepteurs se sont servis du pli Premier Jour officiel pour développer sur l’histoire présentée dans les tableaux, en intégrant des images et de courtes biographies de chacun des rois. « Les antécédents de chacun de ces quatre hommes expliquent en partie la raison pour laquelle leur visite a été aussi intéressante », ajoute-t-il. « Nous voulions que les gens sachent qui ils étaient et pourquoi ils avaient été choisis comme représentants. » Le cachet d’oblitération reproduit le sceau avec lequel « les quatre rois » ont signé des documents durant leur visite à Londres.

Pour en apprendre davantage sur les Quatre rois indiens, consultez le site : www.portraits.gc.ca.