Glaciale et désolée, mais pourtant saisissante dans sa triste austérité, la zone polaire arctique de notre Terre constitue à la fois une fenêtre sur le passé et un baromètre de notre avenir. Peu de pays peuvent se prétendre constitués d'un territoire polaire. À titre d'intendant de ce trésor écologique, le Canada a le devoir de sensibiliser les autres États aux réalités du changement climatique et de protéger la fragile splendeur de cet univers à l'intérieur du nôtre.

Dans l'espoir que les peuples prennent conscience de la sensibilité de notre milieu nordique, huit pays émettront le 12 février prochain des blocs-feuillets de dimensions identiques pour marquer l'Année polaire internationale (API).

Le timbre du Canada présente plusieurs attributs de taille à séduire les collectionneurs. Il s'agit d'abord de la toute première émission canadienne à comporter une marge interpanneaux. La bande de couleurs est insérée sous forme de thermomètre entre les deux colonnes centrales du feuillet de 16 et court parallèlement au bloc de timbres. Autre touche de créativité, le code de papier Tullis Russell rappelle le symbole Celsius. Enfin, parmi les huit émissions internationales sur ce thème, on reconnaît celle du Canada à la feuille d'érable qui orne sa dentelure. Ce concept original n'est utilisé que pour la deuxième fois seulement, après l'émission conjointe entre le Canada et la Chine consacrée aux grands félins.

« La problématique du changement climatique nous interpelle d'abord par son incidence sur notre existence plutôt que sur celle des autres créatures », fait remarquer Peter Scott, de la maison torontoise q30 design inc., agence retenue pour la conception de la paire de timbres canadiens sur l'Année polaire internationale. « La région polaire fourmille de vie; les images qui illustrent cette émission en font foi. Œuvres de Gildo Martino, elles reproduisent de véritables espèces indigènes de l'Arctique. »

Un timbre présente la méduse Crossota millsaeare, une espèce écarlate qui a récemment été découverte lors d'une expédition dans la zone polaire subarctique et qui habite les grands fonds marins. La méduse apparaît en taille réelle, soit environ la grosseur d'un pouce.

Le second timbre met en vedette l'eider mâle à tête grise, un magnifique oiseau au bec couleur orange vif, à la calotte gris clair et aux joues vert émeraude. Considéré comme une espèce circumpolaire, l'eider à tête grise est indigène du Canada, de l'Alaska et du Groenland. Ses mouvements migratoires feront l'objet d'une étude au cours de l'API 2007-2008.

En tant que pays septentrional, le Canada et son peuple partagent une responsabilité particulière sur le plan de la région polaire. Toutes les composantes de cette émission, notamment le feuillet de 16 timbres se-tenant, le bloc-feuillet et le pli Premier Jour officiel (PPJO), présentent un texte en français, en anglais et en inuktitut. De plus, le PPJO porte un cachet d'oblitération unique indiquant Nunavut.

Premières canadiennes
Nouveauté oblige, l'introduction de la bande interpanneaux a appelé les concepteurs à repenser les lignes de bordure et la disposition typographique. Les codes de couleur et les mentions figurent au centre du feuillet plutôt que dans la marge extérieure.

Pour un supplément d'information sur l'Année polaire internationale, rendez-vous aux adresses www.api-ipy.gc.ca et www.ipy.org (en anglais seulement).