Au cours des cent dernières années, Maclean's a été une source d'information continue pour les Canadiens. Lancé en 1905 par John B. Maclean, The Busy Man's Magazine -- baptisé ainsi à l'origine -- fait tôt sa marque sous le nom The Business Magazine. C'est en 1911 que la publication affichera le nom de son fondateur. Au fil des décennies, le logo et la page couverture ont emprunté diverses factures. Un montage condensé illustre l'époque où l'illustration était en vogue, celle où elle fut supplantée par la photographie et, enfin, la période où la typographie acquiert ses lettres de noblesse.

Quel type d'imagerie pouvait, sur un seul timbre, évoquer un dialogue séculaire entre ce magazine et les Canadiens? « Nous aurions pu opter pour un simple montage typographique, mais il nous est apparu que des pages couvertures seraient beaucoup plus percutantes », confie Donna Braggins, directrice du Marketing chez Maclean's.

Influencée par la puissance de la marque Maclean's, la maison 52 Pick-up, de Toronto, décida d'exploiter quatre couvertures ainsi que le rouge vif du magazine pour illustrer l'évolution de cet organe d'information.

Les demi-pages -- les « serre-livres » -- qui occupent les extrémités droite et gauche du motif forment la couverture de l'exemplaire de mars 1911, premier numéro de Maclean's, qui remplace alors The Busy Man's Magazine. Réalisée par Rex Woods, la deuxième page couverture, celle du numéro du 9 juillet 1954, illustre un calendrier de 1964 suspendu au mur. Cette image d'hommes discutant du drapeau du Canada est annonciatrice du débat qui entourera le sujet au milieu des années 1960. La suivante, celle du numéro de novembre 1962, met en valeur une œuvre d'Allan Fleming, peut-être mieux connu comme le concepteur du logo du CN. Entièrement typographique, cette couverture fut la première commande qu'il obtint de Maclean's en tant que pigiste. L'illustration de la troisième couverture complète (de g. à dr.) -- qui souligne la Fête du Dominion de 1917 -- est l'œuvre de J. E. H. Macdonald, du Groupe des sept.

« Nous voulions présenter une image actualisée de continuité et non une rétrospective historique », précise Susan McIntee, fondatrice associée et directrice de la création, chez 52 Pick-up. « De l'encre argentée et un vernis ont été ajoutés pour faire ressortir un peu plus les reproductions miniaturisées des couvertures. »

Il s'agit du premier motif de timbre pour 52 Pick-up, mais la maison était déjà rompue à la miniaturisation. Chaque fois qu'elle reçoit une commande de conception d'une image de marque, l'agence commence toujours par la carte professionnelle « parce que l'espace est restreint et qu'on voit vraiment dans quelle mesure le dessin est accrocheur », souligne M^me McIntee, puis d'ajouter : « Comme Maclean's est très quadrillé et structuré, le motif a finalement épousé ces caractéristiques. » Le même souci de clarté a été appliqué pour le pli Premier Jour officiel, cette fois en mariant les caractères nets et épurés de la police de Maclean's à un collage de couvertures. Le résultat est saisissant.

Réputé pour les gens de renom qui y ont œuvré, Maclean's est un passage obligé pour tout auteur ou artiste qui s'associe étroitement à l'identité canadienne, ce qui était le cas des écrivains Mordecai Richler, Stephen Leacock et June Callwood, ainsi que des artistes visuels A. J. Casson, Alex Colville, Harold Town et Yousuf Karsh. Cette émission commémorative rend hommage à ce symbole canadien et au rôle -marquant joué par Maclean's dans l'histoire du Canada et auprès de ses habitants. 