Étoile hollywoodienne du Canada
Fort d’une carrière qui s’étend sur sept décennies, la légende canadienne de l’écran Donald Sutherland est l’un des acteurs les plus prolifiques de sa génération, et assurément l’un des plus polyvalents. S’il est probablement connu du public d’aujourd’hui pour le personnage du méchant président Snow dans la franchise Hunger Games (2012-2015), les cinéphiles se souviennent du perspicace capitaine « Hawkeye » Pierce dans M*A*S*H (1970), de Robert Altman, un rôle qui le rend célèbre et lui vaut sa première nomination aux Golden Globes. Chacune de ses apparitions dans près de 200 films et productions télévisées, qu’il s’agisse de drames, de comédies, ou d’œuvres d’horreur ou de suspense, témoigne de son immense talent, de son unicité artistique et de sa profondeur.
Débuts prometteurs au petit écran
Né à Saint John, au Nouveau-Brunswick, Donald Sutherland participe à de nombreuses productions étudiantes à l’Université de Toronto. Il y obtient des diplômes en ingénierie et en théâtre avant de déménager en Angleterre à la fin des années 1950 pour étudier à la London Academy of Music and Dramatic Art, et se fait bientôt confier des rôles au sein de compagnies théâtrales à Perth, en Écosse, et à Londres. Il campe ensuite de petits rôles et apparaît dans plusieurs émissions de télévision britanniques des années 1960, dont Suspense, Le Saint et Chapeau melon et bottes de cuir.
Donald Sutherland obtient son premier rôle au cinéma, celui de « l’homme dans la boîte de nuit », dans The World Ten Times Over (1963), mais il doit sa percée au rôle du personnage du tueur Vernon Pinkley dans Douze salopards (1967), film d’aventure classique de Robert Aldrich sur la Seconde Guerre mondiale. Il continue ensuite à tenir des rôles de soutien aux côtés d’acteurs comme Ernest Borgnine et Gene Hackman, notamment.
M*A*S*H change la donne
Grâce à la polyvalence de son jeu et à M*A*S*H, succès commercial encensé par la critique, Donald Sutherland décroche des rôles dans d’autres films importants. Soulignons par exemple Klute (1971), où il donne la réplique à Jane Fonda, et Des gens comme les autres (1980), gagnant du meilleur film à la cérémonie des Academy Awards de 1981, dans lequel il joue le père endeuillé Calvin Jarrett. Il participe également à des réalisations de grands cinéastes tels Federico Fellini et Nicolas Roeg.
Fier de ses racines canadiennes
Son grand succès international ne l’empêche pas de demeurer un fier Canadien et de revenir dans son pays natal pour y jouer dans des productions comme L’acte du coeur (1970), Le seuil (1981) et L’art de la guerre (2000). On peut aussi le voir dans le téléfilm Bethune (1977) et le long métrage Bethune, l’étoffe d’un héros (1990), deux productions dans lesquelles il incarne Norman Bethune, légendaire médecin et héros canadien. Il compte parmi les huit remarquables figures canadiennes qui portent la flamme olympique lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Vancouver, en 2010. Il participe également à la campagne promotionnelle des Jeux et assiste à plusieurs événements sportifs.
« J’ai un passeport canadien. Je n’ai pas de passeport américain, et on me demande pourquoi chaque fois que j’arrive aux États-Unis. Je réponds que c’est parce que nous n’avons pas le même sens de l’humour. »
Reconnaissance d’une étoile
Donald Sutherland a reçu un prix Génie (1983), un prix Emmy (1995) et un Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle de la réalisation artistique (2000). Nommé pour neuf prix Golden Globes, il en remporte deux pour les téléfilms Le citoyen X (1995) et Sur le chemin de la guerre (2002).
En plus de voir son étoile briller sur l’Allée des célébrités canadiennes (2000) et le Walk of Fame de Hollywood (2011), il est nommé Compagnon de l’Ordre du Canada (2019) et Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres de la République française (2012). Sur une note plus légère, on le sacre également « meilleur méchant dans un film » aux Teen Choice Awards de 2014 pour le personnage du président Snow dans le film Hunger Games : L’embrasement. En 2017, Donald Sutherland reçoit un oscar honorifique de l’Académie des arts et des sciences du cinéma « pour une carrière marquée par des personnages impérissables interprétés avec une constante justesse ».
Timbre célébrant les réalisations de Donald Sutherland, une légende canadienne de l’écran
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