« Lorsque je raconte l’histoire de Mona à quelqu’un, je demande toujours à la personne de la mentionner la prochaine fois qu’elle entendra parler d’hommes comme Billy Bishop. Mona Parsons n’a jamais porté d’uniforme ni d’arme à feu. Pourtant, elle était prête à tout risquer parce qu’elle croyait en la justice et la liberté. Et pour ça, elle a failli perdre la vie. »
L’expérience de Mona Parsons, combattante du réseau de la résistance et prisonnière des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, ressemble à l’intrigue d’un drame historique, mais il s’agit d’un véritable récit de courage devant des horreurs inimaginables.
Née en 1901 à Middleton, en Nouvelle-Écosse, et élevée à Wolfville, Mona Louise Parsons danse pour les Ziegfeld Follies de New York et travaille comme infirmière avant d’épouser le millionnaire néerlandais Willem Leonhardt et de déménager aux Pays-Bas. Le jour du deuxième anniversaire de mariage du couple, l’Allemagne envahit la Pologne et, peu de temps après, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne nazie. Après le début de l’occupation des Pays-Bas en mai 1940, Mona Parsons et son mari aident le réseau de résistance en cachant dans leur maison à Laren des aviateurs alliés dont l’avion a été abattu.
« Elle était enragée par l’occupation nazie de son pays d’adoption, les Pays-Bas, et comme des centaines d’autres personnes, elle a décidé de faire tout ce qu’elle pouvait pour se défendre. »
Trahie, arrêtée et condamnée à mort
Mona Parsons et son mari finissent par être trahis et arrêtés. L’une des premières femmes (parmi un petit nombre) à subir un procès devant un tribunal militaire nazi aux Pays-Bas, elle est déclarée coupable et condamnée à mort, mais elle fait appel et sa peine est commuée à des travaux forcés à perpétuité dans une prison allemande .
« Je m’étais endurcie pour ce moment. Je savais que leurs yeux étaient rivés sur moi, et qu’ils s’attendaient à me voir fondre en larmes. J’étais déterminée à ne pas leur donner cette satisfaction. Avant de quitter la salle d’audience, je me suis inclinée, talons joints, devant le juge, le procureur et mon avocat allemand, qui se tenaient en groupe. Et je leur ai dit : « Guten morgen, meine herren (Bonjour, messieurs) ».
En janvier 1942, elle est transférée au pénitencier Anrath en Allemagne, puis à Wiedenbrück en 1944 et à Vechta l’année suivante. C’est là qu’elle rencontre la baronne Wendelien van Boetzelaer (alors âgée de 22 ans), avec laquelle elle noue une amitié fondée sur le courage qui durera toute une vie.
Une fuite audacieuse
En mars 1945, pendant le chaos d’un bombardement allié, Mona Parsons et sa nouvelle amie s’échappent. Même si elle parle couramment allemand, elle craint que son accent canadien la trahisse, donc elle se fait passer pour la tante de la baronne van Boetzelaer et feint d’être atteinte d’un défaut d’élocution. Pendant trois semaines, les deux femmes parcourent environ 125 kilomètres à pied en Allemagne. Séparée de la baronne à la frontière néerlandaise et finalement en sécurité aux Pays-Bas, Mona Parsons révèle sa véritable identité et crie à l’aide. Elle reçoit des pansements pour ses pieds gravement infectés, puis un gentil fermier l’emmène aux troupes alliées stationnées à proximité.
Pesant un peu moins de 40 kg (87 livres), Mona Parsons explique à un soldat qu’elle est canadienne et qu’elle veut communiquer avec les autorités du Canada pour informer son père en Nouvelle-Écosse qu’elle est toujours en vie. Comme la confiance ne règne pas en temps de guerre, le soldat canadien est méfiant. Il lui demande de quelle partie de la Nouvelle-Écosse elle vient. Sa réponse le laisse bouche bée : une petite ville appelée Wolfville dans la vallée de l’Annapolis. Le soldat est lui-même originaire d’Halifax et membre des North Nova Scotia Highlanders.
De retour à Laren, puis en Nouvelle-Écosse
À Laren, Mona Parsons est finalement réunie avec son mari, qui décède plus tard en avril 1956. L’année suivante, elle retourne en Nouvelle-Écosse et épouse le major-général Harry Foster en 1959. Veuve une deuxième fois, Mona Parsons retourne à Wolfville en 1970, jusqu’à la fin de ses jours en 1976. Son épitaphe la commémore seulement comme étant l’épouse de son deuxième mari. Ignorée par le gouvernement canadien, Mona Parsons reçoit toutefois des éloges de la Grande-Bretagne et des États-Unis pour avoir aidé les aviateurs alliés à échapper à l’ennemi.
Grâce aux personnes qui continuent de raconter son histoire, son courage n’est jamais oublié. Aujourd’hui, une statue de Mona Parsons se trouve devant le bureau de poste de Wolfville, en Nouvelle-Écosse, où ce timbre a fièrement été dévoilé.
« Ça fait 14 ans que je raconte l’histoire de Mona, et ça me donne toujours des frissons. Les gens sont invariablement époustouflés. C’est à la fois profond et inspirant. Mona Parsons est une héroïne canadienne dont l’histoire mérite d’être racontée. »
Un timbre raconte l’histoire de Mona Parsons, héroïne de la Seconde Guerre mondiale
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