Le parcours de Brian Gable vers les pages éditoriales du Globe and Mail commence par ses gribouillages d’enfant dans des carnets qu’il continue de remplir d’esquisses durant ses études universitaires.
Un jour, à l’Université de la Saskatchewan, un camarade de classe le voit en train de griffonner et lui dit que le journal étudiant cherche un caricaturiste.
Brian Gable dépose alors quelques dessins au bureau du journal et publie sa première caricature éditoriale peu après.
Plusieurs décennies et quelque 10 000 œuvres plus tard, il gribouille encore et s’est taillé une place parmi les caricaturistes de presse les plus connus au pays.
Il est l’un des cinq caricaturistes à être mis en vedette sur un timbre de Postes Canada. Les quatre autres sont Serge Chapleau (La Presse), Terry Mosher (Montreal Gazette), Duncan Macpherson (Toronto Star) et Bruce MacKinnon (The Chronicle Herald).
Le travail de Brian Gable est unique. Il utilise régulièrement la satire et l’ironie pour se moquer des décideurs et des institutions, et pour mettre en évidence les enjeux importants auxquels notre pays et le monde sont confrontés.
Pour lui, l’humour est une façon d’établir des liens avec les lecteurs. Passionné de bandes dessinées – surtout celles du magazine MAD – depuis son enfance passée en Saskatchewan, il laisse transparaître son amour pour le rire dans ses dessins.
« L’humour est important pour moi depuis le début de ma carrière, parce que c’est ce qui révèle en quelque sorte le sens de la caricature, explique-t-il. Si quelque chose nous fait rire, c’est habituellement parce qu’on est d’accord avec le message. »
Dans ses caricatures, l’artiste tente de représenter les gens ordinaires et la façon dont ils perçoivent les décisions prises par les grands dirigeants de ce monde.
« C’est le classique de la caricature éditoriale : le simple citoyen qui rit de l’orgueil de ceux au pouvoir. J’utilise moi-même cette approche très souvent », raconte-t-il.
Brian Gable fait rire les Canadiens depuis plus de 40 ans avec ses caricatures, dont plus de 30 ans comme caricaturiste de presse au Globe and Mail.
Il est titulaire d’un diplôme en beaux-arts de l’Université de la Saskatchewan et d’un diplôme en éducation de l’Université de Toronto. En 1977, il commence à faire des caricatures à la pige une fois par semaine pour le Brockville Recorder and Times tout en enseignant l’art à l’école secondaire de Brockville, en Ontario. En 1980, il devient caricaturiste de presse pour le Regina Leader-Post, puis entre au Globe and Mail en 1987.
Durant sa carrière, il remporte sept fois le Concours canadien de journalisme pour la caricature éditoriale.
En 2018, lorsqu’il est reçu Membre de l’Ordre du Canada, sa citation mentionne : « il divertit et informe les Canadiens par ses créations qui expriment le sens de l’humour caractéristique de notre pays, notamment notre capacité à nous moquer de nous-mêmes et de nos institutions. »
Malgré son succès, Brian Gable affirme que son travail n’est pas toujours facile. Encore aujourd’hui, il peut griffonner pendant plus d’une heure avant qu’une idée pour aborder un enjeu ou un événement d’actualité se précise et qu’une caricature commence à prendre forme.
La façon dont les lecteurs interprètent une caricature est ce qui la rend géniale, selon lui.
« C’est un art qui relève de la magie, pas de la science… souvent, c’est un accident, souligne-t-il. Quand le message véhiculé est vrai et puissant, avec un peu de chance, le résultat peut être absolument génial. Mais ça n’arrive pas tous les jours. »
Les symboles canadiens figurent souvent dans le travail du caricaturiste. L’illustration qui orne son timbre présente un castor assis sur une chaise Adirondack, bière et drapeau canadien à la main.
Pour lui, le castor symbolise le simple citoyen. Son timbre incarne l’esprit de notre pays, car il ne dépeint pas une image agressive, mais plutôt un personnage « amical et accueillant ».
Bien que les caricatures de Brian Gable fassent souvent sourire les lecteurs, elles sont aussi un moyen important de synthétiser l’information, de responsabiliser les dirigeants politiques et de nourrir le débat, d’après l’artiste.
« Les images sont puissantes. Et si elles sont utilisées efficacement, elles peuvent faire beaucoup d’effet. Le débat est essentiel à la démocratie, et la caricature de presse contribue certainement à l’alimenter. »
Une nouvelle émission de timbres rend hommage à de talentueux caricaturistes de presse canadiens.
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