Postes Canada émet aujourd’hui un nouveau timbre commémoratif en l’honneur du dirigeant métis Harry Daniels.
Politicien, activiste, écrivain et acteur, Harry Daniels a consacré sa vie aux droits et au bien-être des Métis et des Indiens non inscrits au Canada. Nombreux sont ceux qui considèrent que sa contribution aux droits des Métis reste inégalée au pays.
« Je pense que son héritage perdure encore aujourd’hui. D’ici 50, 60, voire 100 ans, il pourrait même être plus grand que celui de Louis Riel », affirme Murray Hamilton, ami de Harry Daniels.
La naissance d’un dirigeant
Né en 1940 à Regina Beach, en Saskatchewan, Harry Daniels est reconnu pour son esprit vif, sa joie de vivre et le chapeau noir à large bord qu’il porte en l’honneur de ses ancêtres chasseurs de bisons.
À 17 ans, il rejoint la Marine royale canadienne avant d’entrer à l’Université de la Saskatchewan. Sa formation ainsi que ses recherches sur les mouvements de défense des droits aux États-Unis piquent son intérêt pour les affaires autochtones.
Élu pour la première fois en 1972 à titre de vice-président de l’Association des Métis de l’Alberta (aujourd’hui la Nation métisse de l’Alberta), Harry Daniels est élu secrétaire-trésorier du Conseil national des Autochtones du Canada (aujourd’hui le Congrès des Peuples autochtones) en 1974 et en devient plus tard le président-directeur général.
Durant les plus de 40 années pendant lesquelles il se dévoue pour la communauté, il fait partie de plusieurs organisations métisses à titre de fondateur ou de membre et représente les nations autochtones et métisses à l’échelle provinciale, nationale et internationale.
Sa marque la plus grande est toutefois celle qu’il laisse dans la Constitution canadienne.
La Constitution
L’une des plus importantes contributions d’Harry Daniels est l’effort qu’il mène pour convaincre le gouvernement fédéral d’inscrire les droits inhérents des Métis et des Indiens non inscrits dans la nouvelle Constitution. Grâce à son travail, les Métis, les Premières Nations (« Indiens ») et les Inuit sont considérés comme des peuples autochtones (« Autochtones ») dans la Loi constitutionnelle de 1982.
« Il ne fait aucun doute que la plus grande réalisation de Harry a été de nous faire entrer, nous, les Métis, dans la Constitution du Canada. Il savait pertinemment que si le mot Métis n’y était pas expressément inséré, les gouvernements refuseraient toujours toute responsabilité envers les Métis. Il a exigé que soit ajoutée dans la Constitution une clause identifiant les différents peuples autochtones, et il voulait y voir le mot Métis », explique Tony Belcourt, ancien président du Conseil national des Autochtones du Canada.
Daniels c. Canada
Cette reconnaissance constitutionnelle n’est toutefois qu’une première étape pour Harry Daniels. En 1867, le gouvernement fédéral avait reconnu que seuls les « Indiens inscrits » relevaient de sa compétence. Les gouvernements provinciaux n’avaient pas non plus revendiqué la responsabilité des Métis et des Indiens non inscrits.
À cette fin, le militant et d’autres plaignants déposent en 1999 Daniels c. Canada pour que soit déterminée la relation du gouvernement fédéral avec les deux groupes.
L’affaire n’est tranchée qu’en 2016, soit 12 ans après le décès d’Harry Daniels, lorsque la Cour suprême statue finalement que les Métis et les Indiens non inscrits sont des Indiens en vertu de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, 1867, et que, par conséquent, le gouvernement fédéral a compétence à leur égard.
Réalisations et honneurs
Durant sa vie, Harry Daniels écrit plusieurs livres sur les enjeux touchant les Métis, ainsi que de nombreux articles sur la Constitution et les droits des Autochtones. Acteur au théâtre et au cinéma, il détient également des diplômes de l’Université de la Saskatchewan, de l’Université Carleton et de l’Université d’Ottawa (doctorat honorifique).
Plus tard, il enseigne l’histoire des Métis à l’Université de la Saskatchewan et donne des conférences dans des universités partout au Canada.
En mars 2004, il est décoré de l’Ordre de la Nation métisse par le Ralliement national des Métis. Il décède un peu plus tard cette année-là.
Le timbre qui rend hommage à Harry Daniels fait partie de la nouvelle série pluriannuelle de timbres de Postes Canada consacrée aux dirigeants autochtones. Cette émission de timbres rend également hommage à l’activiste inuit Jose Kusugak ainsi qu’à Marie-Anne Day Walker-Pelletier, ancienne cheffe de la Première Nation d’Okanese.
Des timbres célèbrent 3 dirigeants autochtones
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