Un nouveau timbre rend hommage au très honorable Brian Mulroney

Postes Canada a émis un nouveau timbre en l’honneur du 18e premier ministre du Canada, le très honorable Martin Brian Mulroney (1939-2024). Né à Baie-Comeau, au Québec, Brian Mulroney est considéré comme l’un des premiers ministres les plus remarquables du Canada. Il décède le 29 février 2024, à l’âge de 84 ans.

Cette émission perpétue la longue tradition de Postes Canada de souligner les réalisations d’anciens premiers ministres canadiens.

Nommé Personnalité médiatique de l’année de la Presse canadienne  en 1983, 1984 et 1991, Brian Mulroney, qui a été en poste de 1984 à 1993, lance des initiatives politiques, économiques et mondiales transformatrices tout au long de ses mandats de premier ministre. Quoique certaines de ses politiques aient soulevé la controverse à l’époque, bien des gens considèrent aujourd’hui qu’elles ont façonné les progrès du Canada.

« Vous devez avoir des idées qui profiteront au Canada à long terme, déclare Brian Mulroney dans une entrevue en 2013. Habituellement, les idées qui auront cet effet sont impopulaires – et si vous vous battez pour les concrétiser, vous le deviendrez vous aussi. Mais votre pays y gagnera à long terme. »

Sources de la vidéo : Getty Images, CPAC

Ce qui suit est un survol des réalisations politiques de Brian Mulroney comme premier ministre.

Il accède à la direction du parti, défaisant l’ancien premier ministre Joe Clark

En 1983, Brian Mulroney se présente comme candidat à la direction du Parti progressiste-conservateur. Il remporte la victoire au quatrième tour contre l’ancien premier ministre Joe Clark, le surclassant par 259 votes.

Il fait ensuite ses preuves comme chef de l’opposition. Durant cette période, il milite notamment pour un resserrement des liens entre le Canada et les États-Unis, la déréglementation, un secteur privé plus fort et les droits des minorités francophones.

Dans un débat de la campagne électorale de 1984, il remporte une victoire décisive contre le chef libéral John Turner en répliquant « Vous aviez le choix, monsieur » : la table est mise pour son accession au poste de premier ministre du Canada.

Il remporte deux élections majoritaires consécutives

Aux élections fédérales de 1984, Brian Mulroney conduit les conservateurs à une victoire éclatante, le parti remportant 211 sièges – la majorité la plus considérable de l’histoire du Canada.

Quatre ans plus tard, il reprend le pouvoir, devenant ainsi le premier premier ministre canadien depuis Louis St. Laurent en 1953 à former deux gouvernements majoritaires consécutifs. Il est également le premier conservateur à accomplir cet exploit depuis plus d’un siècle.

Le libre-échange étant au cœur d’une campagne houleuse, beaucoup de gens considèrent les élections fédérales de 1988 comme étant parmi les plus significatives du pays.

Il ouvre les portes de l’économie canadienne en favorisant le libre-échange

En septembre 1985, au début de son premier mandat comme premier ministre, Brian Mulroney annonce à la Chambre des communes l’intention de son gouvernement de chercher à conclure un accord de libre-échange avec les Américains.

La signature de l’important Accord de libre-échange entre le Canada et États-Unis est notamment attribuable à son talent pour établir des relations et en tirer parti. En octobre 1987, alors que les négociations sont sur le point de s’effondrer, il demande à James Baker, secrétaire du Trésor du président américain Ronald Reagan, pourquoi son pays peut signer un traité sur les armes avec son plus grand ennemi, l’URSS, mais ne parvient pas à signer un accord commercial avec son plus proche allié, le Canada.

L’entente est conclue ce soir-là et ratifiée le 2 janvier 1988. Elle entre ensuite en vigueur le 1er janvier 1989, après l’obtention du deuxième mandat de Brian Mulroney.

Avec l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, le politicien jette les bases de l’expansion du libre-échange, dont il est un fervent défenseur. En 1992, le Canada, les États-Unis et le Mexique signent l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Il engage des réformes nationales transformatrices

Parallèlement à ses efforts à l’étranger, le gouvernement Mulroney lance une vague de réformes économiques majeures au Canada.

Il introduit une série de réformes fiscales, y compris l’adoption de la taxe sur les produits et services, qui remplace la taxe de vente sur les ventes des fabricants. Il privatise également plus de 20 sociétés d’État, réduit les dépenses gouvernementales et déréglemente plusieurs secteurs, y compris les transports, les télécommunications et l’énergie.

Le gouvernement Mulroney milite aussi pour conclure l’accord du lac Meech, qui tente d’inclure le Québec dans une Constitution modifiée, mais échoue ultimement.

Il s’illustre comme « premier ministre le plus écologiste » du Canada

L’environnement occupait une place importante dans les priorités de Brian Mulroney. Le politicien joue un rôle clé dans la conclusion de l’Accord sur la qualité de l’air de 1991, souvent appelé « accord sur les pluies acides », une entente historique entre le Canada et les États-Unis.

Il contribue aussi à l’élaboration de la Loi sur la protection de l’environnement, à la création de huit parcs nationaux et à la mise en place du Protocole de Montréal de 1987, un accord international visant à protéger la couche d’ozone.

En 2005, un groupe d’environnementalistes remet à Brian Mulroney le titre de premier ministre le plus écologiste de l’histoire du Canada.

Il joue un rôle essentiel dans la réunification de l’Allemagne

Brian Mulroney accède au pouvoir durant la guerre froide.

Homme d’État de talent, il fait partie d’un groupe influent de dirigeants mondiaux qui comprend le président américain Ronald Reagan et, plus tard, George H. W. Bush, la première ministre britannique Margaret Thatcher, le président soviétique Mikhail Gorbatchev, le président français François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl.

Brian Mulroney et son gouvernement jouent un rôle important dans la réunification de l’Allemagne après la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989.

En 1993, Helmut Kohl déclare devant un comité du Reichstag allemand qu’il y avait trois dirigeants mondiaux à remercier pour la réunification de l’Allemagne : George H. W. Bush, Mikhail Gorbatchev et Brian Mulroney.

Il contribue au démantèlement de l’apartheid sud-africain

Brian Mulroney s’oppose ouvertement à l’apartheid en Afrique du Sud, ce qui le distingue de plusieurs de ses homologues internationaux, dont Ronald Reagan et Margaret Thatcher.

Dans un discours audacieux aux Nations Unies, il affirme : « S’il ne survient aucun progrès dans le démantèlement de l’apartheid, nous n’aurons peut-être pas d’autre solution que de rompre complètement nos relations avec l’Afrique du Sud. »

L’appui sans équivoque de Brian Mulroney est reconnu pour avoir contribué au démantèlement de l’apartheid, menant ainsi à la liberté de Nelson Mandela. Après sa libération, Nelson Mandela remercie publiquement le Canada pour ses efforts. En 2015, l’Afrique du Sud lui décerne l’Ordre des Compagnons d’O.R. Tambo pour sa « contribution exceptionnelle au mouvement de libération de l’Afrique du Sud ».

Prix et distinctions

Lorsqu’il quitte la politique en 1993 après avoir été premier ministre pendant près de neuf ans, le politicien reçoit de nombreux prix et marques de reconnaissance témoignant de son influence.

Notamment :

• Compagnon de l’Ordre du Canada (1998)
• Grand officier de l’Ordre national du Québec (2002)
• Prix Woodrow Wilson pour son service public (2003)
• Titre de l’ancien premier ministre du Canada « le plus admiré », selon un sondage du Hill Times en 2009
• Prix George Bush pour son excellence dans le service public (2018)
• Prix James A. Baker III pour son excellence en leadership (2019)

En 2019, Paul Deegan écrit dans le Toronto Star que Brian Mulroney était « notre plus grand premier ministre », qui avait « fait avancer notre pays avec une conviction ferme en période d’incertitude ».