Un majestueux paon dévoilant tout son plumage occupe le centre de la hanoukkia, ou menorah, antique du XIXe siècle qui orne le timbre consacré à la fête juive de Hanoukka de cette année. La menorah plaquée argent aurait été sauvée d’une synagogue allemande en flammes en novembre 1938, au moment où la violence antisémite éclate en territoires nazis dans l’horreur de la Kristallnacht, ou Nuit de Cristal. Souvent traduit par « Nuit du verre brisé » en français, le nom Kristallnacht fait référence au verre fracassé qui recouvre le sol après la démolition ou l’incendie des maisons, des entreprises et des lieux de culte juifs en Allemagne et en Autriche.
Tel un phénix qui renaît de ses cendres, cet artéfact est un symbole puissant de foi et de résilience, selon Louis Charbonneau, conservateur du musée Aron du Temple Emanu-El-Beth Sholom à Montréal. Il s’agit de l’une des quelques menorahs données au musée après la Seconde Guerre mondiale dans le cadre des efforts visant à redistribuer les objets culturels et religieux à Israël et aux communautés juives du monde entier.
Relativement peu d’artéfacts ont échappé aux horreurs de l’holocauste, ce qui rend ceux qui ont subsisté à l’une des périodes les plus sombres de l’humanité beaucoup plus remarquables. Étant du nombre, cette hanoukkia se démarque significativement des menorahs traditionnelles en raison de la sculpture de paon qui l’orne.
Le catalogage minutieux nous donne une idée de l’histoire et de la provenance de l’artéfact, mais les détails exacts de son parcours miraculeux demeurent obscurs. Fabriquée en Pologne au XIXe siècle, la hanoukkia plaquée argent ornée d’une sculpture saisissante de paon mesure 31,7 cm de hauteur. On ne sait pas qui l’a conçue et créée. Son impact est amplifié par sa forme spectaculaire, qui présente un paon sur une scène encadrée d’un rideau et flanquée de deux lions, le tout derrière ses huit chandelles. « Lorsque les chandelles sont allumées, les flammes éclairent les détails incroyables du plumage de la queue, explique M. Charbonneau. Tout l’oiseau brille, c’est magnifique. »
Bien que le motif de paon soit inhabituel sur une menorah, M. Charbonneau précise qu’il est considéré comme un symbole de beauté et d’âme dans de nombreuses cultures; Hanoukka est aussi connue sous le nom de fête des Lumières.
« La beauté du paon reflète parfaitement, et élégamment, l’importance des mitzvot, des actes d’empathie et de gentillesse, explique la rabbin Lisa Grushcow du Temple Emanu-El-Beth Sholom. Sa forme fait briller la lumière et, ainsi, exprime et fait connaître le miracle au cœur de Hanoukka. »
Hanoukka commémore la réinauguration du second Temple de Jérusalem, le lieu le plus sacré du judaïsme qui, selon les Écritures, est profané en 168 avant notre ère dans le cadre d’une tentative d’éradication du judaïsme. Le peuple juif, dirigé par Judas Maccabée, forme une résistance et reprend le contrôle de Jérusalem. Selon le Talmud, quand Judas entre dans le Temple, il ne reste de l’huile que pour illuminer la menorah pendant une journée. Miraculeusement, la lumière continue à brûler pendant huit jours.
Chaque année, on se souvient de ce miracle de la lumière par l’allumage d’une hanoukkia, symbole de la foi et de la résilience au cœur de Hanoukka. Chacune des huit nuits de la fête, une nouvelle chandelle est allumée à l’aide du shamash, ou « serviteur ».
Postes Canada est fière de souligner Hanoukka et de présenter cet artéfact historique sur son timbre, qui met en lumière une pièce importante de l’histoire.
Un timbre consacré à Hanoukka met en lumière un artéfact à l’histoire prenante
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