Du pouvoir persuasif de l’imprimé aux nouvelles techniques d’impression axées sur l’économie circulaire, Stéphane Dagenais, de Domtar Canada, nous explique pourquoi les marques gagnent à utiliser le publipostage, seul ou en complément aux campagnes numériques.
Disons-le une fois pour toutes : on n’a pas à se sentir coupable d’utiliser du papier.
Dans le cadre de mon travail à Domtar, je rencontre régulièrement des gens qui cherchent un équilibre entre le développement durable et l’utilisation du papier. La plupart ignorent par où commencer. Je leur explique comment les forêts sont gérées, d’où vient le papier et comment son cycle de vie circulaire et sa nature durable sont bons pour les entreprises et la planète.
Jetons un coup d’œil aux objections courantes et à certains mythes entourant le papier, et voyons comment votre entreprise peut développer une stratégie de développement durable judicieuse.
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Lire le billetL’objection que j’entends le plus souvent : « Nous vivons à l’ère du numérique. L’imprimé n’influence plus personne. »
Ma réponse : La surcharge numérique est un fait. Les gens s’éloignent de leurs appareils intelligents et veulent revenir aux expériences physiques. Et pas seulement les personnes âgées. Il n’est pas rare de voir un Z s’acheter un album vinyle et des milléniaux bricoler des albums de photos de leurs enfants.
Cet attrait de la tangibilité est vrai aussi pour le papier et l’imprimé. Les ventes de livres physiques sont à la hausse et la confiance dans les médias imprimés augmente. Alors que les gens de tous âges cherchent à échapper à l’emprise de leurs écrans, le publipostage s’avère plus efficace que jamais.
Ce n’est pas étonnant. Il a été prouvé que le cerveau humain retient mieux l’information tirée d’un livre que d’un écran. Il traite l’imprimé comme un espace physique : nous nous rappelons dans quel ouvrage nous avons vu une information, sur quelle page, et si elle était située près d’une image. En fait, si ça ne fonctionnait pas, on n’utiliserait pas les manuels pour apprendre, les catalogues pour magasiner et les publicités imprimées pour captiver notre public.
L’industrie de l’imprimé est bien vivante et elle n’a jamais été aussi bien placée pour croître tout en réduisant son empreinte écologique.
J’entends régulièrement ceci : « La production du papier affecte nos forêts et nuit à l’environnement. »
Ma réponse : Peu d’industries se préoccupent autant d’un futur vert que l’industrie forestière.
Elle est formée de spécialistes qui ne verront jamais le fruit de leur travail. Car en plus de s’occuper des forêts d’aujourd’hui, ces personnes planifient celles que nous aurons dans un demi-siècle et plus. Une forêt, ça ne se gère pas en vue du prochain trimestre. Ça se gère sur 50 ans.
Lorsque les gens parlent de déforestation, ils s’inquiètent en fait des changements liés au développement urbain (construction de logements, de routes, etc.), de l’agriculture, du pétrole et du gaz, de l’exploitation minière…
Ces dommages à l’environnement ne sont pas attribuables à la foresterie. Au contraire. Depuis plusieurs générations, la production de papier en Amérique du Nord est une industrie responsable, bien gérée et vérifiée par des tierces parties.
Dans le cas de notre entreprise, par exemple, nos usines de papier sont certifiées conformément aux normes du Forest Stewardship Council® (FSC®), de la Sustainable Forestry InitiativeMD (SFIMD) et du Programme for the Endorsement of Forest Certification (PEFC). Ces certifications sont renouvelées tous les cinq ans.
Avec l’appui de nos partenaires du secteur forestier, nous informons les propriétaires fonciers au sujet de la certification et nous encourageons l’augmentation du volume de fibres certifiées, l’amélioration de la traçabilité de l’approvisionnement en bois et un meilleur suivi de l’utilisation de pratiques forestières responsables.
Ces certifications démontrent que des opérations forestières comme la nôtre respectent des normes environnementales rigoureuses qui nous permettent de répondre aux besoins de la clientèle tout en protégeant les forêts et tout ce qui s’y trouve : la faune, les gens qui pratiquent des activités de plein air et les entreprises qui dépendent d’une bonne gestion forestière.
Des forêts en santé sont non seulement bénéfiques pour la planète, mais aussi pour notre industrie.
On me dit : « La production de papier engendre énormément de gaspillage. »
Ma réponse : Tentez de repérer du gaspillage dans le procédé de fabrication du papier. Vous ne trouverez pas grand-chose.
Vous l’ignoriez peut-être, mais la grande majorité du bois utilisé provient de résidus de troncs d’arbres (sciure et copeaux de bois) utilisés pour la production de bois de construction, de planchers, de portes et de tables, de meubles, d’armoires et de caisses et palettes d’expédition.
Lorsque nous récoltons des arbres, nous suivons un ordre hiérarchique. Du point de vue financier, il n’est pas logique d’abattre un arbre uniquement pour faire du papier. Le bois d’œuvre est la priorité, et le papier se trouve au bas de la liste.
Je dis souvent à la blague que nous ne savons pas encore faire pousser des arbres carrés. Le bois d’œuvre récolté génère beaucoup de surplus, mais celui-ci est déchiqueté et transformé en papier.
Pensez aussi à la biomasse, à l’écorce et aux autres résidus qui résultent du procédé. Nous les utilisons aussi. Notre entreprise brûle ces matières pour générer de la vapeur afin d’alimenter les générateurs qui fabriquent le papier. Ensuite, avant de libérer la vapeur, nous la faisons passer par une turbine et vendons l’énergie produite pour la remettre dans le réseau. Nous prenons les cendres de tout ce que nous brûlons et les rejetons dans la forêt pour équilibrer le pH du sol forestier.
On parle beaucoup d’économie circulaire. La fabrication du papier en est un exemple parfait. Il n’y a pas de gaspillage. C’est une ressource renouvelable.
Certaines personnes pensent que : « Le recyclage du papier est suffisant pour créer un plan de développement durable pour mon entreprise. »
Ma réponse : Il faut penser au-delà du bac bleu. Le papier recyclé est une bonne chose, mais il ne sauvera pas la planète.
Le papier culturel ne provient pas de la boite de pizza que vous avez recyclée. Les fibres recyclées après consommation viennent surtout du matériel de haute qualité recueilli dans les photocopieurs des tours de bureau, mais les quantités sont limitées. Si nous produisions le papier d’impression uniquement à partir de papier recyclé, les réserves seraient à sec au bout de six mois à peine.
On ne pourra jamais recycler la totalité du papier produit. C’est une matière qui se dégrade, on ne peut pas la recycler à l’infini. De plus, une bonne partie des documents en papier des bureaux est entreposée. Ainsi, tout le papier produit ne sera jamais entièrement disponible pour le recyclage. Chaque fois, le pourcentage de papier recyclé serait plus faible.
Il faudra donc toujours utiliser de la nouvelle fibre.
Le recyclage joue un rôle très important, mais dans la chaine d’approvisionnement, c’est l’exploitation éclairée des forêts qui importe.
Certaines personnes pensent aussi que : « Le développement durable n’est qu’une mode. Ce n’est pas véritablement important pour les gens. »
Ma réponse : Lorsqu’on fait pousser des arbres pour gagner sa vie, on sait que certaines choses prennent plus de temps pour arriver à maturité.
Le développement durable n’est pas différent des arbres en ce sens. En plus de prendre de l’importance, il touche de plus en plus de gens : la clientèle, les investisseurs, les organismes de réglementation, le personnel et d’autres parties intéressées.
Prenons par exemple les facteurs ESG, ou environnementaux, sociaux et de gouvernance.
À l’heure actuelle, c’est la principale préoccupation des grandes entreprises. Comme elles pressentent que le développement durable fera éventuellement l’objet de lois et de règlements, elles prennent les devants.
Ainsi l’achat de papier auprès de sources crédibles leur garantit la provenance de leurs stocks. Elles paient possiblement plus cher, mais cela le procure un approvisionnement fiable et constant, ce qui n’est pas toujours le cas avec des fournisseurs éloignés aux offres temporaires alléchantes.
Dans le monde des affaires, la stabilité et l’absence de complications valent beaucoup plus que des économies à court terme.
Ces changements impliquent des investissements, mais les résultats les compensent largement. Pour l’instant, certaines actions semblent n’être qu’une bonne chose à faire, et elles le sont. Mais dans quelques années, elles pourraient devenir obligatoires.
Les entreprises de toutes tailles doivent donc suivre l’évolution du dossier.
On me dit aussi : « Tous les papiers sont pareils, alors c’est le prix le plus bas qui l’emporte. »
Ma réponse : Lésiner sur le développement durable pour économiser est loin d’être idéal, car il s’agit d’un investissement dans votre entreprise et la planète. Vous pourriez trouver du papier moins coûteux à l’extérieur de l’Amérique du Nord, mais posez-vous la question : combien coûte cette aubaine?
Les entreprises écoresponsables tiennent compte de tout ce qui se passe en amont. Elles se soucient de l’origine des produits et de leur parcours jusqu’à leur porte.
Comment les arbres ont-ils été cultivés et récoltés? Proviennent-ils de forêts certifiées et bien gérées ou de sources un peu louches? Il faut aussi penser à l’utilisation de l’eau. Combien d’eau par tonne faut-il pour produire le papier? Et qu’en est-il des gaz à effet de serre émis? Supposons que vous êtes dans la région du Grand Toronto. Si vous achetez du papier à photocopier fabriqué dans l’une de nos scieries, ce papier devra parcourir 500 kilomètres pour se rendre à vous, comparativement à du papier en provenance de la Chine et de l’Indonésie, qui devra en parcourir 15 000.
Tous ces facteurs contribuent à l’empreinte globale du papier.
L’application des principes de développement durable peut coûter un peu plus cher. Mais une fois que vous aurez semé les bases, la récolte en vaudra amplement le coût.
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