Toucher l’avenir du doigt – L’art de lier expériences numériques et physiques

La technologie transforme notre monde et les frontières qui séparent le virtuel et le réel s’estompent rapidement. Le numérique ne se limite plus aux écrans, il fait maintenant partie intégrante de notre vie de tous les jours et redéfinit notre façon d’interagir avec les marques et le monde qui nous entourent. Bienvenue dans l’ère de la tangibilité.

La technologie haptique – qui permet de ressentir les interactions numériques – et l’informatique spatiale – qui permet d’interagir avec des environnements numériques – marquent la naissance d’une nouvelle ère de connectivité qui déborde du monde virtuel pour s’intégrer dans la vraie vie. Ces technologies tangibles ont pour but d’améliorer l’expérience client, mais elles doivent être utilisées de façon réfléchie. Après tout, on cherche à se rapprocher des gens et non pas à les faire fuir.

Voici quatre exemples qui illustrent comment les expériences virtuelles et physiques se croisent et s’entrecroisent.

Nostalgiques de la vraie vie

Alors que tout est devenu numérique, on assiste à une poussée d’intérêt pour les expériences tangibles et même d’anemoia, cette nostalgie d’une époque qu’on n’a jamais connue. Les jeunes qui ont grandi avec Internet, les médias sociaux et les appareils intelligents sont avides de concret, de physique, de réel. Mais en fait, c’est tout le monde qui affiche un désir grandissant d’expériences dans la vraie vie, au point de sortir les portefeuilles pour en vivre quelques-unes.

À Brooklyn, par exemple, les célibataires ont cessé de balayer à droite ou à gauche les écrans de leurs applications de rencontre et préfèrent se rendre au parc McCarren pour laisser de vraies notes sur des « murs de rencontre ». Dans des petites villes du Canada, les sous-cultures redéfinissent les espaces urbains. À Belleville, quelque part au milieu des banques, des magasins à un dollar et des restaurants, Doki Doki (qui signifie « cœur battant » en japonais) exprime son amour pour la costumade et les animes, ces films d’animation japonais, en créant un lieu physique où se retrouvent les membres de la communauté.

Si le numérique est pratique, il peut aussi nous isoler. On est en quête d’interactions authentiques et d’espaces physiques où se retrouver, même si curieusement, c’est souvent en ligne qu’on est le plus soi-même. Alors que l’IA nous force à réfléchir à ce qu’est une expérience humaine, le croisement entre la vie en ligne et la vie hors ligne offre des occasions de créer des expériences de marque intégrées.

Omniprésent, le numérique ne fait pas toujours le bonheur des gens. Les entreprises qui veulent créer des expériences excitantes doivent penser au-delà de la publicité en ligne automatisée. Les expériences en personne, comme les achats en magasin ou les événements, favorisent la création de liens émotionnels que le numérique peine à reproduire. Même l’intégration de médias physiques dans les campagnes numériques, comme le publipostage, résonne mieux auprès des publics.

L’occasion à saisir : Ne misez pas tout sur le numérique. Créez des espaces, en ligne et hors ligne, qui offrent des expériences réelles plutôt qu’uniquement transactionnelles.

Vibrer pour une marque

Côté sensoriel, les expériences numériques se vivent principalement par la vue et par l’ouïe. En créant des rétroactions biomécaniques qui sollicitent le toucher, les technologies haptiques les bonifient. Ils renforcent la mémorabilité et améliorent la conversion. Plusieurs secteurs dont ceux des produits de luxe et des soins de la santé les utilisent.

L’exemple le plus commun : la vibration des téléphones et des manettes de jeux vidéo. Ces signaux tactiles attirent l’attention et améliorent l’utilisabilité. Les technologies haptiques sont même utilisées pour améliorer l’humeur, évacuer le stress et faciliter la concentration. Elles sont souvent associées au son pour créer des expériences de réponse sensorielle méridienne autonome.

Les fabricants les intègrent dans leurs produits pour améliorer l’expérience utilisateur. Par exemple, les constructeurs automobiles ajoutent un retour haptique dans les interfaces à écran tactile et les volants pour servir de repère alors qu’on a les yeux rivés sur la route.

Dans le commerce en ligne, le retour haptique améliore l’expérience de magasinage en ligne et permet de « toucher » les produits. Dans le commerce social, les émojis sont traduits par des vibrations distinctes (comme les souhaits d’anniversaires dans iMessage).

Les diffuseurs média utilisent également cette technologie pour créer des expériences de visionnement plus immersives. Ainsi, les plateformes de diffusion en continu explorent l’intégration de fonctionnalités haptiques pour que les gens qui regardent leur contenu sur leur téléphone ou tablette ressentent l’effet d’une explosion, par exemple. Ces stimuli physiques améliorent le plaisir de visionnement et fidélisent la clientèle.

L’occasion à saisir : Démarquez-vous des banales expériences en ligne en créant des expériences de marque tactiles mémorables.

L’ère des produits dérivés

Longtemps boudés par les marques, les produits dérivés sont maintenant essentiels au maintien de l’image de marque. Alors que cette tactique se résumait à afficher son logo, elle s’est transformée en une précieuse stratégie pour créer de la valeur et solidifier l’identité de marque, particulièrement celle des marques numériques. Agissant comme un produit, une icône culturelle et un amplificateur numérique, les produits dérivés stimulent la demande.

Plus qu’un objet aux couleurs de la marque, ils expriment un sentiment d’appartenance. Lorsqu’on les achète, les porte ou les utilise, c’est pour exprimer nos propres valeurs, convictions et identité. Le produit dérivé permet de faire partie prenante de l’expérience de marque et l’élève au niveau d’expérience culturelle tangible, chose difficile à accomplir pour les marques et les communautés numériques.

L’occasion à saisir : Voyez les produits dérivés comme un moyen stratégique de bâtir votre image de marque et non pas comme une simple marchandise à écouler.

Un marketing en 3D

L’informatique spatiale rend possibles des expériences à la fois numériques et physiques. Grâce aux accessoires portables et à la réalité augmentée, elle rend possible la création d’expériences personnalisées, adaptées au contexte d’utilisation.

Elle permet d’essayer virtuellement du maquillage ou de recevoir des recommandations personnalisées sur sa montre intelligente en passant devant un magasin. Des marques comme Wayfair et IKEA l’utilisent pour aider les gens à visualiser leurs produits chez eux alors que des miroirs intelligents améliorent l’expérience d’essayage de vêtements.

Ces expériences impliquent davantage la clientèle et lui font vivre des moments mémorables, ce qui accroît l’engagement et la fidélisation. Et grâce à des appareils comme les montres intelligentes ou les lunettes de réalité augmentée, elles permettent aux marques d’envoyer des messages hyperciblés, au moment et à l’endroit opportuns.

L’informatique spatiale redéfinit aussi le commerce omnicanal. La réalité augmentée révolutionne l’expérience d’achat en magasin en guidant la clientèle dans les allées, en affichant des avis sur les produits et en simplifiant le processus d’achat. Cette approche phymérique crée des expériences uniques, impossibles à réaliser avec une approche strictement physique.

Ces innovations impliquent un changement radical dans notre façon de considérer l’image de marque, la collecte de données et l’expérience omnicanale. L’avenir appartient aux marques qui sauront penser au-delà du numérique pour profiter de la convergence entre le physique et le virtuel, rendue possible par la technologie.

L’occasion à saisir : On doit briser les frontières entre nos stratégies en ligne et hors ligne.