Lindsay Angelo - accorder la futurologie au féminin

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L’humanité a besoin de points de vue diversifiés

Pas besoin d’être futurologue pour repérer une occasion.

Quand on recherche le terme « meilleurs futurologues » en ligne, ce sont les mêmes noms qui reviennent : James Canton, ancien cadre d’Apple devenu conseiller visionnaire aux entreprises pour l’Institute for Global Futures, William Gibson, écrivain américano-canadien cyberpunk, ou encore Ray Kurzweil, informaticien et visionnaire chez Google AI.

Tous de grands esprits, mais tous issus de la même tranche démographique.

Bien qu’on note quelques exceptions de genres et d’origines (par exemple le physicien-théoricien et écrivain Michio Kaku, et la sommité internationale en matière de tendances, Anne Lise Kjaer), force est de constater que la profession manque de diversité.

Aux yeux de Lindsay Angelo (site en anglais), il s’agit là d’une occasion manquée pour l’humanité tout entière.

La naissance d’une futurologue

Lindsay Angelo a toujours eu de grandes visées et un esprit visionnaire. Son esprit établit des liens entre des notions de lieu et de temps. Elle adore découvrir de nouvelles tendances, de nouveaux endroits et des idées nouvelles.

Entrepreneure née, Lindsay lance sa première entreprise de vêtements à l’adolescence. Cette aventure la mène à travailler pour une firme d’anges financiers, où elle prend de jeunes pousses sous son aile, puis à s’intéresser à la stratégie dans divers secteurs, notamment la santé et le bien-être, la vente au détail, le divertissement et les technologies. Tirant parti de son travail stratégique en entreprise, cette ancienne joueuse de volleyball de la Division I de la NCAA en vient à exercer la profession de futurologue. Une suite logique puisqu’elle affirme que stratégie et futurisme sont comme les deux doigts de la main.

Volant maintenant de ses propres ailes, elle travaille à la fois avec de jeunes entreprises et des sociétés classées au palmarès Fortune 500 qui cherchent à impulser de grands changements dans le monde.

« La futurologie est fascinante, car elle permet de détecter les tout premiers signes de changements qui s’opèrent dans la société et d’innover de manière à faire une différence pour les communautés et la planète, confie Lindsay. La futurologie a essentiellement une visée d’amélioration. Mon but est donc d’aider les entreprises à utiliser leurs superpouvoirs pour résoudre des problèmes beaucoup plus importants dans le monde.

C’est ce qui m’a attirée vers cette profession dès le départ. Je trouve tout ça très palpitant, mais ce n’est pas fait pour tout le monde. Il peut être très stressant d’évaluer constamment tous les scénarios possibles, mais moi j’adore cet aspect de mon travail! », poursuit-elle.

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L’avenir sous la loupe

Tout le monde aimerait avoir une boule de cristal. C’est peut-être pour cette raison que les futurologues jouent un rôle de plus en plus important dans l’analyse des tendances, la prévision des résultats et la mise au point de solutions pour de nombreux acteurs : entreprises et industries, gouvernements fédéraux et locaux ou encore médias sociaux et sociétés de divertissement.

« Pour bien comprendre l’avenir, par définition incertain, il faut une vision nuancée, explique la futurologue. Il est donc primordial de prendre en compte le plus grand nombre de points de vue différents. Ce qui n’est toutefois pas encore le cas dans le domaine de la futurologie où les femmes sont peu présentes.

Comme les futurologues s’adressent souvent directement aux membres de la haute direction, leur influence est énorme, explique Lindsay. Mais comme la voix des femmes est moins représentée parmi les futurologues, les organisations finissent par baser leurs actions sur des idées provenant d’une seule voix.. Cette façon de faire donne rarement de bons résultats. »

Les chiffres sont cependant plus réjouissants qu’il y a une génération, et nettement meilleurs que dans les années 60, décennie qui a vu naître la profession, à l’époque presque exclusivement réservée aux hommes. Cela dit, il y a encore beaucoup de place à l’amélioration.

Présentement, un tiers des membres de l’Association of Professional Futurists et un quart des membres de la World Future Society sont des femmes. Au total, environ 25 % des futurologues sont des femmes, mais ce pourcentage diminue considérablement lorsqu’on regarde du côté des futurologues les plus influents. En outre, les femmes représentent moins de 5 % des lauréats ou des personnes en nomination dans le domaine.

Et cet écart entre les genres ne s’applique pas qu’à la futurologie, remarque Lindsay. Il s’étend à d’autres secteurs où discernement et vision stratégique sont nécessaires, comme la politique, la science ou encore les technologies.

« Dans ce cadre, on obtient une vision très tendancieuse de ce à quoi pourrait ressembler l’avenir, et ça, c’est problématique, soutient Lindsay. Imaginez une pièce dans laquelle 75 hommes et 25 femmes seraient responsables de façonner l’avenir. C’est inquiétant, et il faut que ça change. De fait, la futurologie a besoin d’une plus grande diversité non seulement de genre, mais aussi de tous les autres types. »

Donner une voix aux absents

Lindsay est l’une des nombreuses personnes de l’industrie à chercher des moyens d’y favoriser la diversité en encourageant les femmes et les minorités visibles à y faire carrière. Son programme Futurist in 50 Days (Futurologue en 50 jours, en anglais seulement) vise à inspirer les futurologues en devenir.

« La subjectivité est partout, chacun a son propre point de vue, remarque Lindsay. Si c’est un groupe homogène qui prépare notre avenir, il y a un problème, car on n’a accès qu’à un seul son de cloche. Une plus grande diversité débouche sur un avenir meilleur et plus humain. »

Conseil :

Pour en savoir plus sur Lindsay Angelo, visitez lindsayangelo.com et Strategic Thinking Masterclass (en anglais seulement).

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Jason Winders est rédacteur de contenu stratégique pour The&Partnership. Jason Winders est un rédacteur et un éditeur chevronné qui œuvre dans les domaines de la publicité et du marketing, du sport, de l’éducation supérieure et pour des journaux communautaires au Canada et aux États-Unis. Il agit actuellement à titre de stratège principal et de rédacteur pour The&Partnership.Lire d’autres textes de Jason Winders