Inaugurée en septembre 2019, COMMIS Culinary Work Space est une cuisine commerciale et une petite entreprise canadienne au service des jeunes pousses du domaine de l’alimentation dans la région de Niagara. Fondée par deux chefs locaux, dont Cait Bermuhler, l’entreprise loue une aire de cuisine à l’heure ou par abonnement à des clients qui cherchent à se lancer en affaires. Elle exploite également une boutique en ligne qu’elle a lancée lorsque les marchés fermiers ont été forcés de fermer. La boutique permet aux membres de vendre leurs produits.
Finaliste dans la catégorie Du traditionnel au virtuel du concours Les belles histoires de petites entreprises de 2020, l’entreprise en démarrage COMMIS a su relever les défis et saisir les occasions, en particulier durant la pandémie. Postes Canada a rencontré Cait Bermuhler pour discuter de ces expériences et de son parcours. Voici un extrait de cette entrevue.
Parlez-nous de l’idée derrière COMMIS
Le concept de COMMIS est très courant à Toronto, à Hamilton et dans les grandes villes du Canada et du monde, mais il n’était pas encore implanté à Niagara. Nous n’avons donc pas réinventé la roue. Nous avons repris un concept éprouvé en espérant qu’il fonctionnerait ici.
Nous avons permis à des dizaines de personnes de venir tester des recettes sur place et de s’aventurer dans l’entrepreneuriat en prenant très peu de risques. Plusieurs de nos anciens clients ont maintenant leur propre espace commercial ou leur petit café à eux. C’est incroyable de les voir prendre leur envol.
Comment décririez-vous votre marché cible?
Notre approche a été très flexible. Nous pensions que les gens qui auraient besoin de cet espace seraient comme nous, soit des chefs ou des traiteurs. Mais en réalité, il n’y a pas deux entreprises ou particuliers qui sont venus tester la même idée. Nous avons accueilli des gens qui fabriquent des boissons gazeuses, des chocolatiers, des gens qui préparent des plats au fromage, bref, une belle brochette d’entreprises différentes.
Nous nous sommes donc laissés porter par le courant du marché et cela nous a bien servi parce que nous sommes maintenant au cœur d’un mouvement culinaire très intéressant à Niagara.
Quels ont été certains des premiers défis qui se sont posés et comment les avez-vous surmontés?
Notre plus grand défi, comme n’importe quelle petite entreprise, était d’assurer la trésorerie et d’essayer de prédire nos revenus d’un mois à l’autre.
De plus, le concept de cuisine commerciale partagée est courant dans les grandes villes, mais il était nouveau à Niagara. Alors il fallait le faire connaître pour attirer la clientèle et bâtir un modèle durable.
Et lorsque la pandémie a frappé, nous nous sommes légèrement réorientés. Essentiellement, nous voulions garder nos membres occupés. À ce moment-là, nous avions quelques dizaines de membres à temps plein qui utilisaient régulièrement la cuisine. Ils vendaient principalement leurs produits dans de petites boutiques artisanales locales et au marché fermier de St. Catharines, qui ont dû fermer lors du confinement. Nous avons donc commencé à préparer des paniers contenant des produits qu’on aurait trouvés au marché un samedi matin, puis à les livrer aux consommateurs.
Tout à coup, notre public n’était plus limité aux chefs et aux jeunes entreprises de la région de Niagara.
On touchait tout le monde, ce qui a eu pour effet inattendu d’augmenter la notoriété de la marque à grande échelle.
Pouvez-vous nous parler de la création de votre site de vente en ligne?
Je voulais créer une boutique en ligne simple qui serait rapidement fonctionnelle et ne nécessiterait pas un trop gros investissement, car nous ne faisions que tester un concept. Alors, je me suis attelée à la tâche et en quelques jours nous avions une boutique en ligne avec tous nos produits.
Depuis août dernier, nous utilisons Shopify qui offre une solution de vente en ligne plus efficace à long terme. Nous sommes très satisfaits. La plateforme a de nombreuses fonctions d’analyse des données, entre autres pour la comptabilité et le suivi des ventes.
Nous avons fait l’inverse de la plupart des entreprises : nous avons ouvert une boutique traditionnelle après avoir mis en place une plateforme de cybercommerce. Mais à bien des égards, la vente en magasin alimente nos opérations de cybercommerce et augmente notre crédibilité dans la collectivité. Les gens voient que nous sommes une véritable entreprise, donc ils nous font plus confiance. C’est avantageux pour tout le monde : nous multiplions les canaux de vente, et les clients peuvent ramasser leur commande en bordure de magasin.
Quelle a été l’incidence de la COVID sur votre petite entreprise?
Je pense que la COVID-19 nous a appris à faire preuve d’une grande souplesse et à trouver des façons plus innovantes de servir notre communauté. Heureusement que notre entreprise en était encore à ses débuts, car nous étions bien placés pour expérimenter avec différents canaux au fil de notre croissance. C’était vraiment amusant.
Je me sens aussi mieux préparée, car je sais que quoiqu’il arrive, nous sommes capables de nous adapter : nous avons déjà survécu à une période étrange et imprévisible. Nous ne pouvons pas prédire ce qui nous attend dans 6 mois, mais je sais que nous sommes prêts à servir notre communauté, peu importe ce qui arrive.
Quelle a été la réaction de la collectivité jusqu’à présent?
Nous sommes chanceux dans la région de Niagara, car notre chaîne d’approvisionnement est très courte.
Des personnes qui n’avaient pas l’habitude de manger des aliments locaux ou de saison sont soudainement très reconnaissantes de ne pas avoir à aller loin pour bien s’alimenter. Elles peuvent se procurer de magnifiques aliments de haute qualité sans aller à l’épicerie. La réaction de la collectivité a donc été incroyable.
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