Des chats heureux et en santé, tout comme les personnes qui les entourent, et un coup de pouce pour la planète : voilà l’ambition de Carl-Philippe Nantel, qui espère que son invention audacieuse contribuera à changer les mentalités quant à l’empreinte écologique des animaux de compagnie.
Pas mal pour quelqu’un qui n’a même pas d’animal de compagnie.
« Des propriétaires de chat, il y en a des tonnes, et ils adorent leur animal. Plus je leur parlais, plus j’étais surpris par l’étendue de leur affection pour cette petite bête », explique le fondateur d’Ecocat.
« Jamais je n’aurais pensé avoir un chat et m’y attacher à ce point. Mais j’ai été conquis. Faire le bonheur des chats et de leurs maîtres, c’est devenu mon obsession. »
Étudier de près l’empreinte écologique de la litière pour chat
L’homme d’affaires a bien flairé le problème.
Actuellement, le marché de la litière pour chat est dominé par les produits de bentonite, une argile naturelle qui s’agglomère au contact de l’humidité. Sa faculté de gonfler 15 fois de volume en fait la matière idéale.
Ce côté pratique a toutefois son prix : non seulement la bentonite provient souvent de carrières dommageables pour l’environnement, mais elle n’est pas biodégradable. La litière souillée par Minou traîne donc dans les sites d’enfouissement pendant plus ou moins un millénaire.
On ne réalise pas à quel point la litière peut être polluante. Je voulais encourager les propriétaires d’animaux à produire moins de déchets grâce à une solution écologique, efficace et abordable. Ne restait qu’à trouver comment. Pendant 6 mois, les recherches sur la litière m’ont obsédé… à un tel point que j’ai fini par adopter un chat, et ensemble, on a testé différents produits.
Avec son associé félin, Carl-Philippe s’est lancé dans un processus d’essai-erreur qui aura duré 2 ans. Il a ainsi abouti à une solution qui, dit-il, est approuvée par son public cible le plus important : les chats.
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Télécharger le magazineIntégrer l’économie circulaire
Depuis ses débuts en 2019, Ecocat propose une litière à base de soja qui a tous les avantages de son équivalent d’argile, sans les grands inconvénients. Ce produit entièrement végétal s’agglomère et retient les odeurs tout en étant biodégradable et compostable.
L’entreprise montréalaise s’inscrit fièrement dans l’économie circulaire : elle puise sa matière première dans les résidus d’une fabrique de nouilles ramen.
« On prend les restes dont personne ne veut et on en fait quelque chose d’utile », résume le fondateur.
Pour le moment, la litière Ecocat n’est offerte qu’au Québec, et plus de 90 % des achats sont faits sur le site Web de l’entreprise.
S’il est possible de se procurer des sacs à l’unité, Ecocat propose aussi des abonnements. On peut donc recevoir une commande récurrente directement chez soi.
« L’abonnement était au cœur de notre modèle d’affaires initial; c’était une question de commodité pour les propriétaires de chat, explique Carl-Philippe. En tant qu’entreprise de commerce en ligne, on a de grandes ambitions. Comme la litière n’a rien de bien palpitant, on tente toujours d’ajouter une touche d’originalité, d’ingéniosité. L’idée de l’abonnement a attiré l’attention.
« Mais quand tout repose sur l’abonnement et la livraison à domicile, il faut user de créativité pour l’expédition, poursuit-il.
« Pour livrer un produit comme celui-ci (lourd, encombrant, fréquent), il faut penser à tout : le produit lui-même, ses caractéristiques innovantes, l’emballage… Tout est mis à contribution. »
En premier lieu, le produit a été conçu pour offrir la même absorption que ses concurrents, mais à un tiers du poids. Ainsi, pour un chat, un sac de litière Ecocat de 3,6 kg (8 lb) dure un mois, alors qu’on parle de 10,8 kg (24 lb) quand il s’agit de litière d’argile.
« Cette innovation explique à elle seule notre capacité à vendre quasi exclusivement en ligne », affirme Carl-Philippe.
En deuxième lieu, l’entreprise a mis au point un sac sous vide et un emballage biodégradable qui optimisent l’expédition et réduisent l’empreinte écologique.
« Notre emballage est sûr et durable, mais c’est aussi un outil marketing. On a créé quelque chose de beau que la clientèle remarque. On a toute la solidité nécessaire pour le transport, mais aussi un look super. »
Préparer l’avenir au-delà du Québec et du commerce en ligne
Selon Carl-Philippe, depuis mars 2020, le tiers des propriétaires d’animaux canadiens ont accueilli une nouvelle bête chez eux, ce qui représente quelque trois millions d’adoptions. Au Québec, les chats sont des compagnons plus communs que les chiens (67 % contre 48 %)1.
Ajoutez à cela l’essor du magasinage en ligne, et la demande de produits pour animaux explose – presque instantanément. Mais quand les usines ont stoppé la production à cause des fermetures, Ecocat s’est retrouvée coincée. Sans matière première, ses stocks fondaient à vue d’oeil.
« C’était angoissant, se rappelle Carl-Philippe. Mais on en a tiré de grandes leçons, qui nous aident à planifier notre croissance future. »
Dans les 5 prochaines années, Ecocat prévoit étendre ses activités hors du Québec. Le processus est déjà enclenché en Ontario et en Colombie-Britannique, et le reste du Canada est dans la mire pour la suite, tout comme les États-Unis.
Pour concrétiser ce projet, l’entreprise aura besoin de sa propre usine à proximité. Car même s’il n’y a pas d’autre pandémie, le fondateur d’Ecocat ne voit pas encore la fin des problèmes d’approvisionnement. Une usine canadienne lui apporterait un meilleur contrôle de son ingrédient principal et une empreinte écologique réduite grâce à la proximité de la production.
« Ce projet compte beaucoup pour nous, et on s’efforce d’en faire une réalité, sans quoi on ne pourra pas atteindre notre croissance idéale. »
La forte demande incite aussi l’entreprise à voir au-delà du Web.
Comme le marché des soins pour animaux est dominé par les géants Mondou et PetSmart, Ecocat a entamé des discussions avec eux en vue de vendre son produit dans leurs magasins.
En parallèle, elle teste un distributeur de litière en vrac dans quelques commerces. Offert à prix réduit, ce service de remplissage s’avère populaire jusqu’à maintenant.
Ecocat entend aussi devenir une référence en fournissant davantage de conseils sur les soins et la santé des animaux sur son site Web et au moyen des médias sociaux. « Tout ce qui facilite la vie des chats et de leurs maîtres nous intéresse », ajoute Carl-Philippe.
On ne se contente pas de vendre de la litière; on informe et on conseille les clients, tout en les aidant à réduire leur empreinte.
Principaux constats
- La livraison ne se résume pas à une boîte. Le produit, l’innovation, l’emballage… tout doit être mis à contribution.
- Réévaluez votre stratégie de croissance à la lumière des récents ratés d’approvisionnement.
- Pensez aux difficultés qu’affronte votre marché et servez-vous du commerce en ligne pour y remédier.
Sources :
1 Cision/Newswire. « National Survey of Canadian Pet Owners Reveals an Estimated 3 Million Pets Joined Canadian Homes During the Pandemic » (en anglais seulement), février 2022.
2 Les marques verbales et figuratives Mondou et PetSmart appartiennent à leurs propriétaires respectifs.
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