Entre cryptoéconomie et métavers, le commerce électronique se prépare à tout un virage

4 minutes de lecture

Adieu catalogue Web, bonjour métavers! L’internet prend le pas sur les commerces d’antan; pour rester dans la course, il faut apprendre à s’adapter.

Le commerce électronique, c’est fini. Je ne parle pas du geste d’acheter des produits et services en ligne; ça, c’est plus d’actualité que jamais. Mais le commerce électronique comme concept, terme ou expérience singulière, on oublie ça. Au sortir de la pandémie, l’idée du commerce en ligne (ou ecommerce, comme disent les Anglos) en tant qu’activité économique autonome ne survivra pas – c’est le fondateur d’eCommerce Canada qui vous le dit (note à moi-même : on change de nom bientôt?).

Écoutez, ça fait 25 ans qu’on essaie de se définir : plutôt boutique physique ou commerce électronique? Peut-être une sorte d’hybride? Ces efforts sont devenus non seulement vains, mais plutôt ridicules.

Voilà déjà des années que vos clientèles actuelles et potentielles ne voient plus les frontières entre la maison et le bureau, entre leur identité en ligne et hors ligne, entre le commerce physique et électronique. Pour tous ces gens, c’est du pareil au même.

Ils sont passés à autre chose. Le lieu de la transaction ne compte plus, ils vont seulement au plus commode – pour obtenir ce qu’ils veulent, quand ils le veulent.

Malgré la concurrence accrue, les attributs gagnants n’ont pas changé : les entreprises qui savent se différencier, protéger leur marge de profit et pénétrer de nouveaux marchés sont celles qui réussissent. À mon avis, c’est dans le haut de l’entonnoir qu’il faut revoir l’approche marketing : votre clientèle (réelle et potentielle) n’y entend plus rien à travers tout ce bruit.

Pas qu’il y ait un manque d’intérêt pour votre produit. C’est plutôt les commerces qui sont devenus trop nombreux – et aucun n’a l’habileté ou les fonds nécessaires pour s’élever au-dessus du vacarme. Dans un centre commercial virtuel où les vitrines s’enchaînent à l’infini, qui l’emporte?

Une économie toute neuve est en train de prendre forme sous nos pieds. Elle n’est pas ancrée dans les briques et le mortier, mais dans des espaces numériques où les échanges sont faits pour le plaisir de nos avatars.

David Nagy

Fondateur de l’entreprise de services,

eCommerce Canada

C’est un tout nouveau marché qui s’ouvre. Pour certaines personnes, les biens virtuels sont désormais plus attrayants que les biens matériels. Vous ne savez pas de quoi je parle? Les exemples abondent pourtant, du jeune qui achète une tenue pour son personnage dans Fortnite jusqu’à la célébrité qui acquiert une oeuvre d’art numérique dans la chaîne de blocs.

Quel pourcentage de nos budgets iront dans ce marché? Combien y dépenserez-vous? C’est de l’inconnu pour l’instant.

Mais tandis que votre concurrence s’empêtre dans la bataille du moment, profitez-en donc pour prendre une longueur d’avance. Plusieurs technologies émergentes et espaces virtuels offrent des moyens concrets de croître de manière inattendue et créative.

Vous trouvez cet article utile? Découvrez d’autres précieux conseils dans notre magazine Briller en ligne.

Télécharger le magazine

3 filons pour demain

Où se trouvent les possibilités? En voici 3 à explorer si vous voulez damer le pion à la concurrence.

Les jetons non fongibles

Aussi connus sous l’abréviation anglaise NFT. Vous vous souvenez de la tulipomanie, cet engouement mondial soudain pour les tulipes qui a créé la toute première bulle spéculative et failli ruiner les Pays-Bas? Bon, peut-être pas… C’était en 1634 après tout. Mais c’est vraiment arrivé, et l’histoire se répète un peu avec le marché florissant des jetons non fongibles.

Je sais, la simple mention de ce terme a de quoi faire rouler des yeux. Mais d’aucuns y voient une mine d’or pour le commerce électronique. Grâce à ces actifs virtuels, on peut produire dans la chaîne de blocs des œuvres qui attirent un public d’aficionados.

S’ajoutant à la marchandise physique, ces jetons permettent d’enrichir une offre de produits à peu de frais tout en contrôlant sa distribution. On obtient ainsi une rareté assurée et une foule de nouvelles sources de revenus. Objets de collection, actifs numériques, œuvres d’art, exclusivités, contenu personnalisé… Les options, nombreuses, restent pratiquement inexplorées tant la technologie est récente.

Le métavers

 
Voilà le nouvel « océan bleu » du commerce électronique, une économie toute neuve qui prend forme en réaction à une demande émergente. Essentiellement, une personne a désormais deux identités : l’une physique, l’autre numérique. Et les deux consomment en parallèle. La participation aux multiples communautés du métavers est motivée soit par l’interaction sociale, soit par l’activité commerciale. Le métavers est, par nature, un environnement presque entièrement commercial.

C’est ce qui nous éloignera le plus des sites Web classiques sous forme de « catalogue en ligne » (les boutiques en ligne de l’ancien temps, comme on les nommera affectueusement) au profit d’un univers de magasinage « à la demande » qui transformera assurément les attentes du marché. Dans le métavers, tout s’achète, pourvu qu’on en imagine le besoin.

La cryptoéconomie

C’est le jeu de l’offre et de la demande de cryptomonnaies. Les monnaies virtuelles évoluent rapidement et exercent leur influence particulière sur le marché; les méthodes d’évaluation et de liquidation doivent donc s’adapter.

Cette notion s’applique aussi au monde nébuleux des biens numériques. Leur apparition étant trop récente pour légitimer le recours aux méthodes d’appréciation traditionnelles, on peut s’attendre à voir émerger divers marchés, applications et regroupements destinés à nous guider dans notre parcours d’achat et de vente de biens numériques.

Comment s’inscriront les cryptomonnaies dans tout ça? Dur à dire, même si elles sont de plus en plus populaires. Leur liquidité demeure incertaine, tout comme leur éventuelle réglementation. Mais une chose est sûre : ce mode de paiement gagnera du terrain dans l’économie numérique.

Des problèmes à régler

Ces nouvelles avenues ne sont pas sans risque. Il reste bien des inconnues dans l’équation : comment déterminer la valeur d’un bien en l’absence de tendances historiques? Comment bâtir des environnements où vendre ce bien? Quelles interactions y aura-t-il entre le monde réel et le métavers? Quelles données utiliser pour créer une expérience intégrée? Comment adapter notre base de données produits en fonction des nouvelles technologies numériques?

Dernièrement, j’ai regardé un film des années 1980 avec mon fils de 16 ans. Voyant le générique d’ouverture défiler (à n’en plus finir), il m’a demandé d’un air perplexe ce qui se passait. J’ai compris qu’il n’avait jamais été exposé à un début de film aussi monotone et qu’il voulait connaître le pourquoi de ce désagrément. Ce n’est pas bien différent des bons vieux sites Web de commerce électronique à la « catalogue Sears ». La clientèle de demain voudra tout avoir à la demande, habituée qu’on aille au-devant de ses besoins grâce aux données sur les habitudes de consommation. Et vous savez quoi? L’internet ne s’en portera que mieux.

Notre vieil ami le commerce électronique nous a bien servis, mais le temps est venu de lui dire adieu (non sans un pincement de cœur) pour adopter de nouvelles façons de faire. Le temps est venu pour des expériences sans friction où les canaux numériques et physiques ne font qu’un.

Vous voulez mener votre commerce en ligne encore plus haut et plus loin?

Où que votre entreprise se trouve sur son parcours vers les sommets, les spécialistes du commerce en ligne de Postes Canada peuvent vous aider.

Nous joindre
David Nagy est un entrepreneur, consultant, formateur et conférencier réputé qui aide des entreprises du secteur du détail à tirer parti du commerce en ligne et des logiciels-services depuis plus de 15 ans. Il a travaillé avec de grandes marques, dont Bayer, HBO Comedy, Virgin Mobile, Wendy’s et General Motors.Lire d’autres textes de David Nagy