Comment Ring Reno a transformé son modèle d’affaires en temps de COVID-19

Ring Reno est une jeune entreprise en ligne spécialisée dans la transformation de bijoux. Postes Canada s’est entretenue virtuellement avec les propriétaires Julie et Michael Dyck, qui sont joaillers depuis 25 ans. Voyant que les affaires de leur entreprise traditionnelle bien établie s’essoufflaient en raison de la COVID-19, le couple a pris la décision de lancer un commerce en ligne.

Quelles ont été les premières étapes quand vous avez décidé de lancer votre entreprise en ligne?

Comme on faisait tout sur rendez-vous à notre studio, on a dû en quelque sorte repartir à neuf : rédiger du contenu accrocheur pour notre nouveau site Web, prendre des photos et fabriquer des échantillons. Nos fournisseurs ont été fermés pendant le premier confinement, alors on a dû faire avec ce qu’on avait en main. Pour photographier nos produits, on a installé un studio dans notre salon.

On a aussi suivi un cours de marketing en ligne pour en savoir plus à propos des publicités sur Facebook et Google. Chaque jour, on a travaillé fort pour tout mettre en place et lancer Ring Reno (site en anglais seulement) en août.

Bijoux colorés de tailles et de formes variées.

Quel a été l’un des premiers obstacles que vous avez rencontrés en vous lançant en ligne?

Comme on n’avait jamais vraiment fait ça avant, on ne savait pas trop comment joindre de nouveaux clients. On avait l’habitude d’en rencontrer dans des salons professionnels. En travaillant avec de grands détaillants, on faisait affaire avec leurs acheteurs, ce qui permettait de tisser des liens plus étroits. On a donc essayé de joindre des consommateurs à l’échelle du pays.

Je crois que notre plus grand défi était d’apprendre à faire la promotion de notre marque dans les médias sociaux. On a suivi un cours pour mieux maîtriser cet aspect-là et ça nous a permis de voir tout son potentiel. On était déterminés à créer une campagne de marketing efficace pour joindre des clients prometteurs et leur transmettre notre message.

Qu’en est-il de l’expérience client en ligne? Avez-vous essayé de reproduire celle offerte à votre studio?

On a pu reproduire l’expérience offerte en studio. On organise des appels Zoom avec nos clients, on échange des messages textes avec eux ou on discute simplement au téléphone. On expédie beaucoup plus maintenant. On peut par exemple envoyer un modèle en cire à un client s’il veut voir à quoi va ressembler son bijou ou l’essayer avant qu’on le coule en or.

La réponse des gens de partout au pays a été incroyable. On peut interagir avec eux comme s’ils étaient tout près même s’ils sont en Alberta ou en Saskatchewan. C’est même plus facile que de procéder par rendez-vous au studio, car ça offre plus de flexibilité

C’est formidable de constater qu’on peut offrir nos produits partout au Canada et pas qu’à Toronto. C’est un grand avantage quand on y pense.

Comment pensez-vous combiner expérience en ligne et hors ligne à l’avenir?

C’est quelque chose qui nous emballe beaucoup, car on voit toutes les possibilités qui peuvent s’offrir. On pourrait travailler avec d’autres bijoutiers pour étendre nos activités ou lancer d’autres projets sous la bannière de Ring Reno. C’est facile à retenir et ça reflète bien ce qu’on fait. Les gens comprennent tout de suite.

Et du point de vue de la croissance, comment envisagez-vous le futur?

Au moment venu, on pourra sans doute embaucher des gens ici, à Toronto. La ville regorge de bijoutiers talentueux. Et à plus long terme, on pourrait faire appel à des ressources locales dans d’autres villes, comme Vancouver, ou juste aux endroits où nos affaires vont bien pour reproduire ce qu’on fait à Toronto.

Ce que les gens ignorent au sujet de l’industrie de la bijouterie, c’est qu’elle est segmentée par métier. On a passé 3 mois à Anvers pour obtenir notre certification de sertisseur de diamants. Il faut savoir que peu de bijouteries ont des sertisseurs sur place. Maintenant, quand un bijou arrive chez nous, on peut nous-mêmes le démonter et remettre les pierres en place. Il n’a pas à être envoyé ailleurs, ce qui rassure les gens selon moi.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui s’apprête à se lancer en ligne?

Il y a beaucoup à apprendre, mais ce n’est pas une mission impossible. Il faut simplement y consacrer du temps. Plus on s’y met, plus ça devient facile. Après tout, c’est comme ça chaque fois qu’on apprend quelque chose de nouveau.

Je conseillerais aussi aux nouveaux entrepreneurs de viser plus d’un marché. Ciblez un public diversifié pour éviter de vous retrouver pris avec vos produits.