La visualisation humanise les données, améliore l’attention et aide à résoudre les problèmes. Découvrez ce que quatre spécialistes ont à dire sur le sujet.
Humaniser l’infographie
L’infographie est devenue un moyen banal de mettre en page et en couleurs (souvent à outrance) de longs textes que personne ne lirait autrement. À force d’en user et d’en abuser, nous avons fini par faire perdre tout leur sens et leur intérêt aux documents infographiques. On ne les voit tout simplement plus.
Cette pauvreté graphique, combinée à un manque patent de réflexion, s’est sérieusement répercutée sur la qualité de l’information.
Depuis la nuit des temps, les images sont pourtant le moyen le plus efficace de communiquer avec nos semblables. Pourtant, alors que nous avons désormais la capacité de donner vie aux pensées, nous semblons manquer d’imagination. Les visuels sont devenus une béquille plutôt qu’un outil de réflexion et d’information.
Plus connecté, plus diversifié que jamais, notre monde s’est resserré. Puis une pandémie s’en est mêlée, faisant passer la survie de chacun par sa compréhension des visuels. Médias, gouvernements, secteur de la santé ou planification urbaine, partout on a vu émerger un besoin criant d’utiliser l’infographie pour traduire de façon simple du contenu complexe touchant à des sujets comme l’énergie, l’alimentation, les chaînes d’approvisionnement et les changements climatiques.
Ce contexte s’est avéré un terrain propice à une nouvelle génération de documents infographiques, mieux pensés et à l’esthétique améliorée; un parfait outil pour représenter les liens qui nous unissent.
Trong Nguyen est designer technique chez The&Partnership à Toronto. Après des débuts dans le domaine de la conception environnementale et de produits, il s’adonne depuis dix ans au design et à la publicité avec une idée en tête : représenter de manière réfléchie ce que nous voyons, ce qui nous fait réagir, ressentir et nous exprimer.
Des croquis pour résoudre les problèmes
Par Jamie Brand
Comme je suis illustrateur, je commence toujours par des croquis. Pour moi, c’est tout naturel, je ne saurais pas faire autrement. Il faut dire que je ne suis pas très bon pour visualiser les choses dans ma tête (je suis sûrement loin d’être le seul), alors dès que mes idées commencent à fuser, il faut que je mette la main sur un crayon et du papier.
Pour moi, un croquis a le pouvoir de traduire une idée, bien mieux que les mots. Et ce n’est pas tant le résultat qui compte, mais plutôt le processus. Le but n’est pas de faire beau, mais de résoudre un problème.
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Et pas besoin d’être bon en dessin pour faire un croquis. Ce sont deux choses complètement différentes.
Faire un croquis, c’est comme dresser une carte de vos pensées qui vous mènera là où vous voulez aller. Ça peut être aussi simple que de coucher un problème sur papier, de souligner ou d’entourer quelques mots, de les relier avec des flèches, et le tour est joué. Ça peut aussi être de simples gribouillis dans la marge d’une feuille; même s’ils ne sont pas directement reliés au problème donné, ils sont le signe que le cerveau travaille. Ça peut vraiment aider à débloquer et à voir les choses sous un autre angle.
Devriez-vous vous mettre aux croquis? La réponse est oui, sans hésiter. Pour ma part, c’est mon outil de réflexion de prédilection.
Jamie Brand est directeur artistique et illustrateur. Il vit à Toronto avec sa femme, son fils et deux chiens paresseux. jamiebrand.ca
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S’inscrire aujourd’huiNeuromarketing et visualisation
Par Diana Lucaci
Imaginez pouvoir visualiser ce qui capte l’attention des gens. C’est ce que permet la neuroscience. Un atout inestimable, en particulier dans un contexte publicitaire où tout le monde se bat pour cette précieuse attention.
La science comprend très bien comment le cerveau visualise les choses. Peu importe la culture ou le genre, on connaît les éléments qui captent l’intérêt. On sait par exemple que le cerveau n’a besoin que d’une demi-seconde pour traiter des éléments visuels comme des visages, des contrastes élevés, des couleurs vives ou des formes simples. Ce savoir aide les publicitaires à créer du contenu qui se démarque.
Puisque la créativité est à l’origine de 50 % des ventes, le choix de la bonne approche créative est crucial. Voici quelques conseils pour développer du contenu créatif plus facile à comprendre, plus engageant et plus persuasif :
- Tirez parti des déclencheurs d’attention propres à votre public.
- Faites travailler ensemble le visuel et le texte.
- Dosez bien la proportion images/texte.
- Misez sur un seul appel à l’action.
- Veillez à ce que votre offre soit facile à comprendre.
- Évitez les images inutiles qui ne font que distraire.
- Rédigez des textes clairs, adaptés au format.
Ce qui se visualise bien se conçoit clairement. Le cerveau nous en dit beaucoup sur la façon dont on peut optimiser la création pour accroître la réceptivité, atténuer les freins, solliciter la raison et les émotions, et renforcer le lien à la marque ou en favoriser le rappel.
La spécialiste du neuromarketing Diana Lucaci est cofondatrice et présidente-directrice générale de True Impact. Elle est aussi membre du comité du Conseil canadien des normes. Elle a déjà présidé la Neuromarketing Science and Business Association. Elle a reçu le prix de la meilleure recherche de l’Association de la recherche et de l’intelligence marketing. trueimpact.ca
Une vue en profondeur
Par Ian Pierpoint
Mon travail de documentariste m’a ouvert les yeux sur le pouvoir de la mise en récit ethnographique immersive. Qu’est-ce que c’est? Il s’agit en fait de laisser venir à soi les réponses en instaurant un lien de confiance avec les gens, en se plongeant dans leur univers et en suivant leur histoire. Plus vous leur consacrez de temps, plus les vérités qui fuseront seront profondes.
C’est une approche que j’ai pleinement intégrée dans mon travail.
Et même si ce processus ne répond pas à toutes nos questions, il favorise une exploration essentielle pour peaufiner son positionnement, comprendre sa cible, s’aventurer sur de nouveaux terrains ou se distinguer de la concurrence.
Les idées les plus intéressantes viennent des gens les plus intéressants. Il faut dès lors consacrer beaucoup de son temps pour les dénicher. Il n’est pas ici question de recrutement, mais bien d’un casting, comme au cinéma. Ça prend des gens qui sont prêts à véritablement se livrer, à vous laisser entrer dans leur vie.
Ce n’est pas avec des conversations superficielles qu’on arrive à répondre aux questions importantes. Il faut plutôt scruter les recoins les plus enfouis, là où sommeillent les désirs les plus chers. Cette authenticité, vous n’y accéderez qu’en accompagnant les gens dans leur quotidien.
Ian Pierpoint, fondateur et chef de la direction de Further&Further, a 30 ans d’expérience en recherche, en stratégie et en marketing. Il a travaillé aux côtés de grandes marques comme MTV, Nike, Unilever, Facebook ou encore Google. furtherandfurtherstrategies.com
Autorisé par APG Canada, cet article est une adaptation de l’épisode How to Build Day 5 Brands de la série de balados Grow Op. www.apgcanada.ca
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