Cap sur la vente en ligne : de petites entreprises font le saut et se démarquent

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Lorsque la pandémie a éclaté, bien des entreprises ont dû s’adapter rapidement en prenant un virage Web. Voici comment les finalistes et les gagnants d’un deuxième prix du concours Les belles histoires de petites entreprises ont tiré avantage du monde en ligne à leur façon, souvent en se réinventant pour s’assurer un succès durable.

Soul Studio : se dégourdir en mode virtuel

Soul Studio a remporté le deuxième prix du concours Les belles histoires de petites entreprises de 2021 dans la catégorie Du traditionnel au virtuel.

Instructrice prisée de Zumba, d’entraînement par intervalles à haute intensité (HIIT), de yoga et de Pilates, Sareena Nickoli travaille dans le milieu du conditionnement physique depuis 20 ans. En 2014, elle lance Soul Studio (site en anglais seulement) à Vernon, en Colombie-Britannique.

C’est un endroit où bouger et où tisser des liens, qui favorise un sentiment d’appartenance et permet de se concentrer sur soi-même. Le studio a apporté une énergie plus urbaine dans une petite ville. 

 

Sareena Nickoli,

fondatrice,

Soul Studio

Elle s’inspire de cette énergie plus urbaine pour rénover et agrandir un studio intérieur de cardiovélo et de yoga chaud. Dès le début, Sareena Nickoli fournit à sa clientèle une application qui lui permet de s’inscrire à l’avance aux cours offerts. Une décision qui permet à l’entreprise de survivre durant la pandémie. « Les membres du studio étaient déjà passés en mode adaptation en commençant à travailler avec moi », explique l’instructrice. Tout s’enchaîne donc avec fluidité lorsque le studio est forcé de fermer ses portes le 17 mars 2020 et que l’offre devient entièrement numérique.

Rapidement, Sareena Nickoli et son équipe doivent se familiariser avec Zoom. « Je n’en avais jamais entendu parler avant », explique la femme d’affaires. À son premier cours en ligne, une belle surprise l’attend : 40 personnes sont de la partie. En 6 mois, elle organise 2 000 séances virtuelles qui attirent des gens du Brésil, de l’Autriche, de l’Irlande du Nord et des États-Unis.

La fondatrice de Soul Studio, Sareena Nickoli, en train de parler à un grand groupe de personnes dans un studio

Contrairement à d’autres studios d’exercice, Soul Studio n’offre pas ses entraînements sur demande. Tout est une question de rigueur et de discipline. Les participants doivent se présenter aux cours aux heures prévues, comme ils le feraient dans la vie réelle. Sareena Nickoli investit dans des caméras et de l’équipement audiovisuel haut de gamme, et recourt abondamment aux médias sociaux. « TikTok est une plateforme incroyable », souligne-t-elle. Ses 70 000 abonnés venant des quatre coins du globe, elle compte axer sa stratégie post-pandémie sur la croissance de ce public international. « Les gens me répétaient de me lancer en ligne, mais j’ignorais comment. Maintenant, je le sais. »

Découvrez les anciens finalistes de notre concours Les belles histoires de petites entreprises

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In-Sport Fashions : adopter une approche de vente directe

L’entreprise montréalaise In-Sport Fashions approvisionne les détaillants canadiens en articles de plein air depuis plus de 30 ans. Elle offre des tentes, des sacs de couchage, des sacs à dos, des bottes et plus encore. « Tout ce qu’il faut pour jouer dehors », précise le président Andrew Nelson.

In-Sport Fashions a de quoi satisfaire tous les besoins des adeptes de cyclisme, de randonnée pédestre, d’excursions urbaines ou de hors-piste – et le fait en travaillant exclusivement avec des marques qui ont le bien-être de la planète à cœur.

Toutes les marques avec qui nous faisons affaire favorisent le développement durable. La protection de l’environnement et la qualité de leurs produits sont cruciales pour elles. 

 

Andrew Nelson,

président,

In-Sport Fashions

Quand la pandémie frappe, l’ensemble des détaillants avec qui collabore l’entreprise n’ont d’autre choix que de fermer leurs portes. Les conséquences se font sentir rapidement : les ventes chutent, alors que l’entrepôt se met à déborder en raison des stocks précommandés qui s’accumulent. « Pour relancer les ventes, il a fallu trouver des façons de joindre directement la clientèle et inciter nos partenaires à mettre de l’avant nos produits », raconte Andrew Nelson.

Si passer au numérique semble la solution logique, la tâche s’avère complexe. « Nous n’avions pas de site Web transactionnel avant la COVID, explique-t-il. Nous faisions affaire avec des commerces qui en avaient un, mais nous n’avions pas notre propre point de contact pour vendre directement au public ou lui montrer nos marchandises. » C’est donc le premier défi à relever. Aujourd’hui, l’entreprise a 6 sites Web et en lancera 2 autres cet automne.

En plus de commencer à offrir la livraison directe à partir de ses différents emplacements, In-Sport Fashion établit des partenariats avec Indigo, la Baie d’Hudson, Altitude Sports et d’autres grands détaillants pour mettre ses produits à la portée d’un public plus vaste. Des stratégies qui lui permettent non seulement de survivre, mais de propulser ses affaires.

Atelier Chalet : du monde physique au monde en ligne

Il y a environ 5 ans, Bob Eyton-Jones et son partenaire Pierre Carroll décident que la ville n’est plus pour eux : la perspective d’un nouveau mode de vie les enchante. « Nous voulions travailler pour nous-mêmes et devenir maîtres de notre propre domaine », explique Bob Eyton-Jones, copropriétaire de la boutique d’articles en cuir Atelier Chalet. Les hommes déménagent alors en campagne. « L’idée était de fabriquer des produits très durables d’une grande qualité que nous n’arrivions pas à trouver sur le marché. » Ensemble, ils commencent à fabriquer des sacs dans le sous-sol de leur petit chalet rouge des Laurentides.

Ils en viennent rapidement à se demander comment passer au prochain niveau.

Comment transformer un projet personnel en entreprise? 

 

Bob Eyton-Jones

copropriétaire,

Atelier Chalet

La réponse : en ouvrant une boutique physique. « Un endroit que les gens pourraient visiter et où ils auraient l’occasion de discuter directement avec nous. » Le couple trouve un local, le rénove et planifie l’ouverture de sa boutique le 15 mars 2020. Un grand jour qui tombe à l’eau lorsque le gouvernement annonce la fermeture des commerces non essentiels 2 jours avant cette date. « Il fallait trouver un plan B », raconte Bob Eyton-Jones. Le duo décide alors de changer son modèle d’affaires.

La première étape : remanier le site Web de la jeune pousse pour y intégrer une boutique en ligne. « J’ignorais tout à propos de ça, alors j’avais du pain sur la planche! », se rappelle le copropriétaire, qui n’en était qu’à découvrir le monde des plateformes de vente en ligne. Puis une fois les produits d’Atelier Chalet accessibles sur la Toile, « comment faire connaître notre offre au reste du monde et les attirer sur notre site? » Il ne fait pas de doute, apprendre à exploiter le plein potentiel publicitaire des médias sociaux est un défi constant.

Bob Eyton-Jones et son partenaire sont toujours à la recherche de nouveaux marchés et sont en discussion avec la chaîne de télévision Shopping Channel. « C’est une tout autre façon de voir les marchés, dit-il. Nous avons une belle visibilité, nous sommes très présents sur les médias sociaux et nous envoyons des courriels promotionnels. »

Pour l’instant, l’objectif est de continuer à affiner la gamme de produits d’Atelier Chalet, de lancer de nouveaux articles, d’évaluer la réponse du marché et de rectifier le tir, au besoin. La boutique physique du couple est aujourd’hui ouverte, mais l’achalandage est surtout en ligne. « Les gens ne font que commencer à venir visiter notre boutique », souligne Bob Eyton-Jones. Ce qu’il retient de la pandémie? S’adapter peut rapporter gros. Tellement gros, qu’il pourrait bien apporter d’autres changements à l’entreprise éventuellement : « Il est possible qu’un jour, notre boutique physique ne soit plus nécessaire. »

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